État d’urgence en Ituri : le système de santé souffre grandement de l’insécurité
Dans l‘est du Congo, la situation sécuritaire se dégrade considérablement. Dans la province de l’Ituri, entre autres, la population est continuellement confrontée à des actes de violence. Il est donc très difficile pour Memisa et ses partenaires sur place de continuer à fournir des soins de santé de qualité dans ce contexte.
« Notre personnel sur le terrain et celui de notre partenaire, le BDOM, ne peuvent plus effectuer de visites sur le terrain en raison de l’insécurité« , explique Anna Salvati, chef de projet pour la province d’Ituri chez Memisa. « De nombreux centres de santé sont également en sous-effectif. Seul le personnel de santé originaire de la région est encore sur place, mais les infirmières et autres personnels (médicaux) des zones environnantes de la RD du Congo ont fui la région. »
État d’urgence
Début mai, le président congolais Félix Tshisekedi a déclaré l’état d’urgence en Ituri et au Nord-Kivu. Avec cette « mesure radicale », Tshisekedi veut s’attaquer à la violence dans l’est de son pays. Des dizaines de groupes armés y sont actifs. Dans la province de l’Ituri, on compte désormais 1.654.212 personnes déplacées à l’intérieur du pays, selon les chiffres publiés par la radio Okapi au début du mois. Ils vivent ou survivent dans des camps de réfugiés ou sont pris en charge par des familles d’accueil.
Malnutrition
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (United Nations OCHA) à Bunia rapporte qu’au moins huit zones de santé ont été simultanément attaquées par des groupes armés au cours des dernières semaines. Une quarantaine de personnes ont été tuées et des dizaines de personnes ont été blessées. De nombreuses maisons ont été brûlées et des champs détruits. En outre, de nombreux habitants ne peuvent plus se rendre dans leurs champs ou ont peur d’y retourner. « Nous recevons donc de plus en plus de rapports sur la malnutrition dans la région« , confirme Anna Salvati. « Les enfants sont les premières victimes. »
Y aura-t-il un jour une fin à tout cela ?
« Le gouvernement a déployé des soldats sur plusieurs axes de circulation entre Djugu, Irumu et Beni« , nous informe Sœur Jean Cécicle Nyamungu Atimnedi (médecin et coordinatrice médicale de notre partenaire, le BDOM) depuis l’Ituri. « Nous constatons que les choses se sont un peu calmées ces derniers jours et nous espérons que leur présence permettra de ramener la paix. Nous souhaitons vivement que ces soldats parviennent à éradiquer les forces armées. La paix : c’est ce que chacun d’entre nous désire. »
La survie en période de conflitLa RD du Congo est désignée dans les milieux politiques comme un « État fragile » (États de la fragilité 2020, OCDE), ce qui signifie que le pays a une histoire de conflit armé et d’instabilité politique qui le rend particulièrement vulnérable. Cette vulnérabilité affecte les services publics tels que les soins de santé. Memisa s’efforce de soutenir les systèmes de santé de manière durable afin qu’ils puissent mieux résister aux guerres, aux urgences ou aux catastrophes naturelles. Par exemple, nous créons des havres de paix en équipant des maternités où les femmes peuvent accoucher à l’abri. Pour en savoir plus, cliquez ici : memisa.be/fr/avis-de-recherche-un-lieu-sur-a-lest-du-congo-ou-les-femmes-enceintes-peuvent-accoucher |
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