Consultez notre rapport annuel 2022

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9 février 2024

Pour une prise en charge de l’épilepsie en Guinée Conakry

L’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Dans beaucoup de pays, comme en Guinée Conakry, cette maladie neurologique est encore associée à la sorcellerie. Les personnes épileptiques sont exposées à l’exclusion et la discrimination. Pourtant, des traitements efficaces existent. Memisa et Fraternité Médicale Guinée agissent pour que l’épilepsie soit reconnue en Guinée et que des traitements soient disponibles. 

Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est une affection chronique du cerveau. Elle se définit par la survenue de crises épileptiques, soudaines et imprévisibles. Ces crises sont dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Elles se concrétisent de manières très différentes d’une personne à l’autre, pouvant se résumer à une suspension de la conscience de quelques secondes, des mouvements involontaires ou une perte de connaissance avec convulsions1. Bien que l’épilepsie ne puisse pas être guérie, elle peut généralement être contrôlée avec un traitement approprié.

L’épilepsie concerne plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et près de 80 % des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée-Conakry, Memisa et l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée agissent pour que les personnes épileptiques aient accès à des soins appropriés.

 

Une maman et son enfant chez le médecin en Guinée

L’épilepsie fait l’objet de nombreuses croyances, partout dans le monde

Dans de nombreux pays, l’épilepsie, comme les maladies mentales, est encore considérée comme une maladie incurable, un sort jeté par les dieux ou un envoûtement. C’est le cas en Guinée Conakry mais également plus près de chez nous. Ainsi, en 2016, la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie dressait un constat étonnant : 9% des Français interrogés pensaient encore que les causes de cette maladie sont surnaturelles, 26% s’imaginent qu’elle est liée à une bactérie. Pourtant, l’épilepsie est bien une affection neurologique, facilement prise en charge avec des traitements appropriés.

En Guinée Conakry, beaucoup de personnes épileptiques sont exclues de la société

En Guinée, beaucoup de personnes craignent les porteurs d’épilepsie. Par peur de l’envoûtement ou de la contamination, les communautés rejettent les malades. La plupart des personnes épileptiques perdent leur travail, et les enfants ne peuvent plus retourner à l’école.

Formation, sensibilisation et traitement adapté : les 3 piliers de Memisa pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie

Memisa et Fraternité Médicale Guinée appuient dans un premier temps la formation du personnel de santé. Pour que chaque infirmier sache poser le diagnostic de l’épilepsie et offrir à ses patients des soins adaptés.

Nous formons également des agents communautaires. Ce sont des bénévoles de la communauté qui discutent avec les familles. Lorsqu’ils repèrent un cas d’épilepsie, ils peuvent les orienter vers le centre de santé en cas de besoin. Ces hommes et ces femmes sont un soutien précieux. Ils sensibilisent également la communauté pour que les personnes épileptiques ne soient plus pointées du doigt.

 

Nous approvisionnons enfin les centres médicaux en médicaments et traitement antiépileptiques.  

Témoignage d’Oumar, patient épileptique à Télimélé

 

Oumar a 29 ans. Il a quitté les bancs de l’école quand il avait 10 ans, car ses crises répétées faisaient peur aux élèves et aux professeurs. Ses parents ont eu plusieurs fois recours à la médecine traditionnelle, sans résultats. Après une visite de l’Agent Communautaire dans leur village, les parents d’Oumar ont accompagné leur fils au centre de santé de Télimélé. Là-bas, il a été accueilli par le personnel de santé et a reçu des médicaments antiépileptiques. Après quelques mois de prise en charge, son état de santé s’est beaucoup amélioré. Sa maman témoigne :  

« Avant de venir au centre médical, j’avais déjà donné trois chèvres à un guérisseur traditionnel pour qu’il soigne mon enfant, sans amélioration de son état (ndlr : les chèvres valent environ 200€ chacune.  Les médicaments ont beaucoup soulagé mon garçon. Aujourd’hui, il nous aide à faire les travaux aux champs, il a des amis et se débrouille seul. » 

 

En Guinée Conakry, les patients épileptiques ont droit à vivre leur vie comme ils l’entendent ainsi qu’ à un traitement de qualité. Memisa et Fraternité Médicale Guinée travaille au quotidien pour lever les tabous au sujet de cette maladie et offrir au patient des solutions abordables.   

 

Vous aussi aidez Memisa et Fraternité Médical à soutenir les patients épileptiques

 

 


  1. Qu’est-ce que l’épilepsie – Ligue francophone belge contre l’épilepsie ASBL (ligueepilepsie.be)
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29 janvier 2024

Comment sont gérés les déchets médicaux en RD du Congo ?

Hôpital, centre de santé, laboratoire médical,… Toutes les structures de soins produisent des déchets dangereux. La manipulation de ces déchets médicaux présente des risques pour la santé du personnel soignant, des patients et de la population qui vit aux alentours de ces infrastructures médicales. Découvrez quelles mesures Memisa met en place pour les protéger.

Les déchets médicaux sont des déchets à risques pour la santé et l’environnement

La plupart des déchets médicaux requièrent une manipulation prudente. Les aiguilles usagées et les pansements infectés présentent ainsi un risque majeur de transmission de maladies graves, comme les hépatites B et C ou le VIH. D’autres déchets sont nocifs pour l’environnement. C’est le cas des flacons de produits chimiques en provenance du laboratoire, des piles usagées, des médicaments périmés, des ampoules fluorescentes, …

Laboratoire produits chimiques RDC

Beaucoup d’intrants médicaux sont dangereux au moment de leur élimination.  Incinérés dans de mauvaises conditions, transportés sans précaution particulière ou mal stockés, ils peuvent libérer des vapeurs nocives, causer des irritations, des coupures ou brûlures.

Parce qu’il présente des risques pour la santé et l’environnement, le traitement des déchets médicaux exige des infrastructures, des connaissances et des mesures de prévention particulières. En RD du Congo, l’Etat a fixé des normes en matière de gestion des déchets hospitaliers. Cependant, ces exigences sont difficiles à respecter principalement par manque de moyens et d’infrastructures.

L’importance de réhabiliter et construire des zones de déchets pour réduire les risques sanitaires liés aux déchets médicaux

La construction de zones de traitement des déchets permet de réduire les risques sanitaires et environnementaux. Les zones à déchets sont généralement équipées :

  • d’incinérateurs
  • de fosses à placentas
  • de fosses à verre
  • de points d’eau

zone de traitement des déchets médicaux en RDC

Une zone à déchet réhabilitée protège la communauté de nombreux dangers liés aux déchets médicaux

Les incinérateurs permettent l’élimination des déchets secs (seringues, lames, coton-tiges, masques, etc.) par combustion à très haute température. Ils sont construits en briques réfractaires.

Après chaque accouchement, les placentas sont placés dans la fosse d’enfouissement prévue à cet effet, où ils se décomposeront naturellement.  La fosse à verre permet quant à elle d’enfouir en toute sécurité les éléments tranchants, comme les flacons de vaccin.

Fosse à placenta centre de santé RDC

 

Les zones à déchets sont protégées par une clôture et leur accès et interdit à toute personne non autorisée. Cela permet de tenir la population à l’écart de tout danger. La manipulation des déchets est réservée aux membres du personnel formés à cet effet.

Les prestataires de soins doivent également être formés aux mesures d’hygiène

A elle seule, la présence des zones à déchets ne permet pas la bonne gestion des déchets médicaux de manière automatique. La présence de personnel formé est une condition indispensable pour garantir la bonne utilisation et l’entretien de ces infrastructures. Dans le Kwilu en 2023, des prestataires de soins ont participé à une formation sur la bonne gestion des déchets médicaux. Durant cet atelier, les professionnels de soins ont été formés à la prévention et au contrôle des infections. Ils ont également appris les bonnes pratiques de tri, de brûlage et d’enfouissement des déchets. Ils ont été formés à l’utilisation de l’incinérateur, des fosses a placentas et des fosses à verre ainsi qu’à la décontamination des poubelles.

zone à déchets ONG RDC

Grâce à Memisa, « le changement se fait ressentir ! »

Depuis 2023, Memisa a contribué à l’installation de zones à déchets conformes dans les zones de santé de Kingandu et de Pay Kongila, situées dans la province du Kwilu. Au Nord du pays, Memisa a également équipé les zones de santé de Budjala, Bominenge et Bokonzi. Nous construisons également des zones à déchets dans d’autres pays, conformément aux normes en vigueur dans chaque état, comme en Guinée en 2022.

La gestion des déchets est un domaine d’intervention à ne pas sous-estimer. En tant qu’ONG nous contribuons, par nos actions, à la gestion des déchets médicaux en RDC. Notre soutien contribue à améliorer l’hygiène, et donc la santé des populations locales.

 

 

 

 

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22 janvier 2024

Des infrastructures médicales rénovées pour une meilleure santé

Ghislaine a accouché au Centre de santé d’Itara, dans le Sud-Kivu (RD du Congo). Construit avec des planches de bois, ce centre ressemble davantage à une petite cabane qu’à une maternité. Le froid, l’humidité, les insectes, passent à travers les lattes de bois. Ghislaine ne s’y sent pas en sécurité, avec son bébé.

Chaque année, Memisa construit et rénove des centres de santé dans les zones rurales en RD du Congo, dont les centres d’Itara et de Balaw.

Qu’est-ce qu’un centre de santé ?

En RD du Congo, les personnes souffrantes et les femmes enceintes sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche pour y recevoir des soins.

Elles y sont accueillies par des infirmiers, spécialement formés pour accompagner les accouchements sans complication, administrer les vaccins aux enfants ou recevoir les patients en consultation. Le centre de santé permet ainsi un premier contact entre la population et le système de santé officiel. C’est également au centre de santé que les femmes se rendent pour bénéficier de consultations prénatales et faire le suivi de leur grossesse.

 

L’Etat exige la présence d’1 centre de santé pour 10.000 habitants. Cet objectif n’est pas encore atteint.    

Des centres de santé en mauvais état

Les centres de santé ne sont pas toujours en bon état. Certains sont construits en blocs de ciment ou en briques. D’autres sont faits de torchis ou de planches de bois, appréciées des termites.

Un centre de santé délabré, c’est un risque sérieux pour la sécurité des patient.e.s. Fuites d’eau, effondrements, … L’état du bâtiment peut véritablement mettre en danger la vie du personnel médical et des malades.

 

Centre de Santé de Digi, avant réhabilitation

A Balaw, par exemple, dans la province du Sud-Ubangi, le centre de santé menaçait à tout moment de s’effondrer. Sans alternative, des patients continuaient néanmoins à venir s’y faire soigner. Le personnel médical tentait tant bien que mal de les accueillir dans les meilleures conditions possibles.

« Un de mes enfants est né dans le centre de santé de Balaw, avant qu’il ne soit reconstruit. Ce jour-là il pleuvait fort… Et je voyais le bâtiment qui bougeait avec le vent ! J’avais des contractions et j’avais mal… mais j’avais aussi peur. Il fallait être courageuse pour venir accoucher ici.  Beaucoup des femmes hésitaient. Certaines préféraient se rendre à pied ou à vélo dans un autre centre de santé, à 17km d’ici, à pied ou à vélo. Maintenant, nous sommes très contents du nouveau bâtiment ! Maman Anto, Balaw. »

 

Un impact sur l’hygiène

Etre soigné dans un établissement de santé en mauvais état c’est aussi prendre le risque de contracter des infections nosocomiales. En effet, comment assurer un niveau d’hygiène adéquat au sein du centre de santé quand le sol de la maternité est en terre battue ? Quand de l’eau fuit de la toiture ? Le risque d’infections parmi les patients et le personnel est bien présent.

Finalement, lorsque le centre de santé tombe en ruines, la population perd confiance dans le système de soins. Les malades sont plus réticents à se rendre au centre de santé. Dans le meilleur des cas, il se rendent alors dans un autre centre médical plus éloigné. Mais parfois, ils se tournent vers des « charlatans » dont les conseils sont parfois dangereux pour la santé.

Le centre d’Itara (Sud-Kivu) avant la réhabilitation

Memisa appuie la réhabilitation et la construction de centres de santé

Tout patient qui se rend au centre de santé pour des soins devrait y trouver :

  • Un environnement sécurisant
  • Un lit et des draps propres
  • De l’eau potable
  • Du personnel de santé qualifié
  • Des médicaments

 

Le centre de santé d’Itara (Sud-Kivu), nouvellement construit

Memisa réhabilite des centres de santé en mauvais état. Nous y installons quelques panneaux solaires et des gouttières pour récupérer l’eau de pluie. Nous essayons également de rendre les centres de santé plus agréables pour les femmes qui viennent y accoucher (voir notre article : Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes – Memisa). Nous équipons ensuite le centre afin que les patients disposent de lits en nombre suffisant. Nous fournissons également du matériel de base comme des stéthoscopes, des balances, des seringues et du matériel gynécologique.

Inauguration du CS de Digi (Haut-Uélé)

Depuis le début de son programme , Memisa a ainsi réhabilité une dizaine de centres de santé en Afrique !

Vous aussi, vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice ? Faites-un don et participez à la construction de nouveaux centres de santé.

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15 janvier 2024

Les hôpitaux aussi sont solidaires !

Travailler dans un hôpital, y soigner chaque jour des patient.e.s, entendre leurs histoires, leurs expériences,… ça rapproche !

En Belgique ou dans le Sud global, les prestataires de santé partagent la même envie de soigner les patient.e.s et de sauver des vies. Grâce à l’initiative Hôpital pour Hôpital  de Memisa, les hôpitaux belges peuvent soutenir concrètement des collègues en RD du Congo ou au Bénin.

L’initiative Hôpital pour Hôpital

Les hôpitaux solidaires en Belgique sont jumelés à des zones de santé dans lesquelles Memisa est active.

Cela se traduit de manière très concrète. Tout d’abord, le personnel de soins des hôpitaux belges s’engage à sensibiliser les patients et les visiteurs aux inégalités liées à l’accès aux soins de santé de qualité. Ils et elles réalisent également, tout au long de l’année, des activités de récolte de fonds pour soutenir des projets mis en œuvre par Memisa dans ces zones de santé.

Ainsi, à Pawa, dans le nord-est de la RD du Congo, plus de 50 panneaux solaires ont ainsi été installés sur le toit de l’hôpital. Un projet rendu possible notamment grâce au soutien du CHC de Liège.

Memisa organise des voyages d’immersion

Tous les 2 ans, dans le cadre de l’initiative Hôpital pour Hôpital, Memisa offre l’opportunité à des travailleurs des hôpitaux solidaires de se rendre dans la zone de santé jumelée.

L’objectif de ces voyages d’immersion est de permettre au staff des hôpitaux solidaires de découvrir comment les soins médicaux sont organisés dans un pays du Sud Global, et de se confronter au quotidien des communautés . Ces voyages sont l’occasion d’une prise de conscience des inégalités persistantes en matière d’accès à des soins de santé de qualité.

A leur retour en Belgique, les bénévoles du réseau Hôpital pour Hôpital sont encore plus outillés pour sensibiliser leurs proches et à encourager l’engagement du grand public belge envers les défis mondiaux de la santé.

Un partenariat à distance mais des activités concrètes !

Chaque année, les hôpitaux solidaires débordent d’imagination pour soutenir les zones de santé avec lesquelles elles sont jumelées. Les activités présentées ci-dessous ne sont qu’une poignée d’exemples parmi les nombreuses initiatives développées par les hôpitaux du réseau Hôpital pour Hôpital.

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15 décembre 2023

Des alternatives durables pour vaincre la malnutrition

La malnutrition est l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde. Et chaque année, on observe une augmentation du nombre d’enfants sous-alimentés. Une tendance alarmante qui exige une intervention rapide. Memisa lutte contre la malnutrition des enfants en valorisant la consommation d’aliments disponibles localement.

Au Sud-Ubangi (RD du Congo), 9 enfants de moins de 5 ans sur 100 souffrent de malnutrition aigüe et 1 enfant sur 2 de malnutrition chronique (BDOM Budjala, 2021). Des chiffres plus qu’inquiétants.

Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aigüe sévère se caractérise par une perte de poids significative. Elle joue un rôle dans environ 45 % des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (OMS, 2021). Elle fait l’objet d’une urgence médicale et nécessite une prise en charge rapide et efficace.

Une méthode largement utilisée pour lutter contre la malnutrition aigüe est l’utilisation d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), importés et commercialisés.

Les ATPE sont des compléments alimentaires énergétiques, enrichis en minéraux et vitamines. Ils se révèlent très efficaces pour surmonter la phase aigüe de la malnutrition, en particulier lors de situations d’urgence humanitaire. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles partout et souffrent régulièrement de ruptures de stock.

C’est pour cette raison que Memisa ne dote pas les centres de santé en ATPE commercialisés mais se tourne vers des solutions alternatives, locales et plus durables.

En collaboration avec son partenaire local au Sud-Ubangi, le BDOM Budjala, Memisa encourage la production de bouillies thérapeutiques par les prestataires de soins, destinées spécifiquement pour la prise en charge de la malnutrition aigüe. Ces bouillies sont élaborées à partir de produits locaux tels que la farine de maïs, les arachides, favorisant ainsi une approche plus durable et adaptée aux réalités locales.

La rapidité est la clé dans le cas de la prise en charge de la malnutrition aigüe.

C’est pourquoi Memisa forme également des bénévoles au sein des communautés (appelés les « relais communautaires ») à la détection des cas de malnutrition. Ces volontaires peuvent ainsi repérer rapidement les enfants malnutris dans les villages et aider leurs parents tout au long du processus de prise en charge Au plus vite l’enfant se rend  au centre de santé, au plus vite il pourra être remis sur pied.

Malnutrition chronique

La malnutrition chronique, quant à elle, se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté et de vulnérabilité des familles. Elle peut se manifester lorsque l’alimentation n’est pas équilibrée.  Un enfant atteint de malnutrition chronique pendant une période prolongée, souffrira d’un retard de croissance. Ses défenses immunitaires seront également fortement affaiblies. Dès lors, il sera davantage confronté aux risques de maladies (diarrhées, paludisme…). Pour lutter contre la malnutrition chronique, Memisa mise sur la prévention et la sensibilisation des communautés.

« Aucun projet de lutte contre la malnutrition ne peut réussir s’il n’est basé sur les causes profondes de celle-ci et sans l’implication réelle de la communauté. Impliquer  la communauté, c’est lui permettre de s’investir dans sa propre sécurité alimentaire et endiguer de manière durable la malnutrition. » Dr. Nakwa Senemona, Directeur du BDOM Budjala

Memisa et le BDOM organisent ainsi des ateliers de cuisine et de sensibilisation dans le centre de santé pour que les parents apprennent à préparer des repas équilibrés à la maison.

Le BDOM diffuse également des messages d’information et de prévention à la radio pour alerter les parents sur les dangers de la malnutrition et sur les moyens de l’éviter.

 Plus d’informations sur le sujet dans notre Memisa Info intégralement consacré à la problématique de la malnutrition.

 

 

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6 décembre 2023

Comment lutter contre les violences obstétricales

Pour beaucoup de femmes, il n’est pas rare de subir des violences gynécologiques et obstétricales dans le cadre médical. Cette situation inacceptable est notamment fréquente en Afrique de l’Ouest.

Le terme « violences gynécologiques » fait référence à des violences physiques, verbales, psychologiques et/ou sexuelles qui se produisent pendant un accouchement, une consultation chez le gynécologue ou une consultation prénatale. 

Ces violences peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé physique des femmes qui ont subi ces situations. Dans le cadre d’examens brutaux, par exemple, on parle de véritables blessures, d’infections, de complications obstétricales et même, dans les cas les plus graves, de décès. Elles ont également un impact négatif sur la santé mentale des femmes, pouvant entraîner des troubles de l’anxiété, des dépressions ou du stress post-traumatique.

En Guinée, plus d’un tiers des femmes ont subi des violences obstétricales ou ont été victimes de discrimination lors de leur accouchement [1]. L’OMS y recense un taux anormalement élevé d’examens vaginaux, d’épisiotomies et de césariennes pratiqués sans le consentement des patientes.

DES VIOLENCES AUX ORIGINES MULTIPLES

Les causes des violences obstétricales notamment en RD du Congo et en Guinée sont multiples. Elles sont liées à des facteurs culturels, sociaux, économiques et politiques.

Il est parfois attendu qu’une femme soit « forte » lorsqu’elle accouche. La maman fait ainsi face à une pression qui n’autorise aucun signe de faiblesse. Pleurer pendant un accouchement ou un acte médical est source de grand déshonneur pour ces femmes et leur famille. Les douleurs ressenties par les femmes  sont alors minimisées par les accoucheurs et les accoucheuses. Certains membres du personnel médical peuvent même avoir des comportements brutaux pour que leur patiente reste « calme ». Des cris, des insultes peuvent fuser.

Les violences obstétricales sont également dues à la perpétuation de la discrimination et la stigmatisation fondées sur le genre, l’ethnie ou l’âge. Les adolescentes et jeunes femmes sont plus à risque de subir des violences durant les actes obstétriques que les femmes plus âgées. Cela s’explique par des facteurs culturels et symboliques qui posent un jugement sur la sexualité des patientes, bien souvent considérée comme taboue. Les normes sociales patriarcales perpétuent les inégalités de genre et contribuent à cette violence.

Par ailleurs, le mauvais traitement des patientes est aussi lié aux conditions de travail du personnel de santé et aux contraintes liées au système de santé. Cela inclut le manque de ressources, de matériels et de formation du personnel de la santé. En effet, les standards professionnels sont souvent ignorés, entrainant l’abandon ou la négligence dans la prise en charge des patient.e.s, le recours à la force ainsi que la transgression de la confidentialité.

Enfin, de nombreuses femmes sont régulièrement retenues dans les hôpitaux après avoir accouché, faute de moyens financiers pour payer les soins.

Ces violences découragent les femmes enceintes à se rendre dans les hôpitaux ou les centres de santé pour être suivies et pour accoucher. Cela contribue au taux très élevé de mortalité maternelle et infantile. En RD Congo, 547 décès maternels pour 100 000 naissances ont été enregistrés en 2022 (UNICEF).

DES FORMATIONS POUR SENSIBILISER LE PERSONNEL SOIGNANT

Dans le Sud-Ubangi, Memisa et ses partenaires locaux ont imaginé un nouveau module de formations qui sera donné dès 2024. Ces formations, appelées « accouchements humanisés » sont destinées aux accoucheur.euse.s. L’objectif : sensibiliser le personnel soignant à l’importance de la manière dont les femmes sont prises en charge lors de leurs accouchements. Ces formations seront conformes aux lignes directrices de l’OMS « soins de maternité respectueux ».

Parce que les soins de santé, en particulier les soins de maternité, doivent aller de pair avec le respect de la confidentialité, de la dignité, et de l’intimité de chacun et chacune. Les femmes en visite au centre de santé ou à l’hôpital  doivent avoir la possibilité de faire des choix éclairés et de bénéficier d’un soutien bienveillant durant leur accouchement.

***

Les violences obstétricales doivent être prises au sérieux. Il est important de sensibiliser à la fois la population et le personnel de soin de santé à cette problématique et de mettre en place des mesures pour  prévenir et combattre ces violences dans le cadre médical. En outre, conscientiser la population à ses droits et lever le voile sur certains sujets tabous permet d’impulser un changement et une amélioration durable des traitements.

 

Soutenez Memisa dans notre lutte pour un meilleur accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Faites un don !

 

 


[1] https://www.who.int/fr/news/item/09-10-2019-new-evidence-shows-significant-mistreatment-of-women-during-childbirth

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30 novembre 2023

Au Sud-Kivu, l’éducation à la santé sexuelle n’a pas d’âge

Au Sud-Kivu, la sexualité et la santé reproductive sont taboues. Les jeunes n’ont que peu ou pas accès aux informations ni aux services concernant la contraception, la protection contre les maladies sexuelles transmissibles, la santé maternelle, …

Ce sont pourtant autant de questions importantes. Y répondre, c’est permettre aux futurs adultes de mener une vie sexuelle active et positive, sans souffrance physique ou psychologique.

Notre partenaire Action d’Espoir a, en collaboration avec Memisa, réalisé une enquête auprès de personnes influentes dans la communauté de Miti Murhesa, une zone de santé située au Sud-Kivu.

Plusieurs questions relatives à la vie et à la santé sexuelle et reproductive ont été posées à des prêtres, des enseignant.e.s, des chef.fe.s de clan et de membres de la société civile (jeunes et moins jeunes) actifs dans le domaine de la santé. Le résultat est étonnant. 61% du panel est d’accord avec l’affirmation suivante : « Si une jeune fille tombe enceinte c’est uniquement de sa faute ». Plus de 3 répondants sur 5 (63%) déclarent que les IST se manifestent toujours par des symptômes visibles.

Ainsi, les personnes, hommes et femmes, dont la voix porte au sein de la communauté, et en particulier auprès des jeunes, n’ont pas toujours la connaissance suffisante pour donner de bons conseils en termes de santé sexuelle et reproductive.

Savoir communiquer et répondre aux interrogations des jeunes

L’implication de la communauté, des parents et des leaders religieux, dans les activités de santé sexuelle et reproductive est pourtant capitale. Les aînés sont en première ligne pour briser les tabous et les barrières qui empêchent les jeunes d’accéder à leurs droits sexuels.

C’est pour cela qu’Action d’Espoir et Memisa ont organisé plusieurs formations en santé et droits sexuels et reproductifs auprès des représentants et représentantes de la communauté.

 

Sensibilisation SSR Sud-Kivu

Sensibilisation et formation des leaders communautaires à Miti Murhesa par Action d’Espoir

Suite à la formation, les mêmes questions ont été à nouveau posées aux participant.e.s. Après plusieurs jours de discussion et d’apprentissage, les membres de la communauté ont revu leur positionnement.

La quasi-totalité des répondants (99%) n’est plus d’accord avec l’affirmation « lorsqu’une jeune fille tombe enceinte, c’est uniquement de sa faute ». Près de 70% des personnes sont désormais conscientes que l’on peut être porteur d’une IST sans développer de signe visible de l’infection.

Antoine est directeur d’école et également pasteur dans l’église de son quartier. Il est régulièrement en contact avec des adolescent.e.s qui lui posent régulièrement des questions au sujet de la puberté et de la sexualité :

 

« J’ai appris comment aborder le sujet de la sexualité et des changements corporels avec les adolescents garçons et filles, et leur parler sans honte. Avant, si un jeune me posait des questions, je lui faisais directement des reproches ou des réprimandes. Je pense en fait que j’avais peur. Mais, désormais, je sais comment expliquer chaque chose par son nom. » Antoine, directeur d’une école et pasteur dans une église. »

C’est grâce à des projets tels que la sensibilisation et la formation de la population, et à l’implication de la communauté qu’Action d’Espoir et Memisa contribuent à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, dont la santé sexuelle et reproductive à Miti Murhesa. Depuis le début du programme, le taux d’utilisation de méthodes de planification familiale à augmenté de plus de 10%. Le nombre de personnes qui voit un professionnel médical en cas de problème de santé a également bondi de 21% à 45%.

 

***

La santé, c’est l’affaire des professionnels médicaux. Mais la communauté a aussi un rôle important à jouer pour permettre à chacun.e d’accéder à des soins de santé de qualité, en particulier les soins de santé sexuelle et reproductive.  Il est primordial d’accompagner ses représentants pour qu’ils et elles permettent aux générations futures de prendre leur santé en main.

 

Le sujet de la santé sexuelle et des droits reproductifs vous intéresse ? Découvrez d’autres projets de Memisa en lien avec cette thématique :

*Vidéo : Comment le consortium Memisa s’attaque-t-il aux défis de la santé sexuelle et reproductive au Burundi ? – Memisa

* Les fistules : une tragédie silencieuse pour des milliers de femmes – Memisa

 

 

 

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20 novembre 2023

Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes

GARANTIR L’ÉQUITÉ D’ACCÈS AUX SOINS

Contraception, planification familiale, accouchement, … Les femmes ont des besoins spécifiques en matière de santé, principalement reproductive et maternelle. Pour répondre à ces besoins, les infrastructures de santé devraient disposer d’espaces et de services adaptés. Dans cette optique, Memisa et ses partenaires réfléchissent à l’intégration d’une dimension de genre dans la conception et l’organisation des infrastructures de santé.

Centre de santé - consultation prénatale

Bien souvent, les centres de santé sont bâtis d’une manière qui ne prend pas en compte les besoins spécifiques des patient.e.s, notamment en ce qui concerne l’intimité. Par exemple, les femmes qui se rendent en urgence à la salle d’accouchement doivent d’abord traverser la salle d’attente, souvent bondée, ce qui peut générer du stress et de la gêne. Elles ne disposent quasiment pas d’intimité car ces deux salles sont proches l’une de l’autre, parfois sans porte pour les séparer.

Une fois qu’elles ont accouché, les mamans repassent devant tout le monde, pour se rendre dans la salle postpartum. Les douches sont peu accessibles et trouvent à l’extérieur du bâtiment. Il n’y a pas non plus de toilettes séparées et adaptées aux femmes.

Ghislaine, 31 ans, qui a accouché dans l’ancien centre de santé (CS) d’Itara, témoigne :

 

Maman bébé Itara « J’ai beaucoup souffert du froid ici, ainsi que mon bébé, sans compter qu’on n’avait aucune intimité. En tant que femme, il y avait des choses dérangeantes. Par exemple, les patients dans les chambres attenantes pouvaient me voir pendant mon accouchement. La salle d’accouchement n’était en effet pas bien isolée. J’étais mal à l’aise ! »

INTIMITÉ ET ACCESSIBILITÉ

Il est important de repenser la conception et l’organisation des centres de soin de santé pour y intégrer la dimension de genre. Dans le cadre de la construction du centre d’Itara, Memisa et son partenaire Action d’Espoir réfléchissent, en collaboration avec une architecte, à la manière la plus adaptée de repenser l’architecture et d’optimiser les infrastructures afin d’offrir des espaces de soins confidentiels, respectueux de l’intimité de chacun.e.

Cela inclut une salle d’attente plus spacieuse, une entrée séparée pour les femmes qui vont accoucher, une salle d’accouchement directement reliée à la salle postpartum et des toilettes adaptées et plus proches.

 

Ancien plan du centre de santé et maternité d’Itara

Plan revisité du centre de santé et maternité d’Itara.

 

UN PROCESSUS CONTINU

Il est parfois difficile de mettre en œuvre tous les aménagements souhaités dans les centres de santé, mais l’intégration de la dimension de genre dans l’architecture et l’aménagement des infrastructures de santé est un processus continu. Il est essentiel pour garantir des soins de santé de qualité pour tous et toutes, indépendamment du genre. Memisa est déterminée à faire avancer cette cause et à favoriser l’équité dans l’accès aux soins de santé.

Nouveau centre de santé à Itara

 

L’ÉQUITÉ DE GENRE

Memisa accorde une attention particulière à la dimension de genre dans la prise en charge des patient.e.s. En effet, l’équité de genre fait partie des missions transversales de notre organisation. Ce concept d’équité prend en compte les différents intérêts et besoins de santé des personnes en fonction de leur genre. Il atteste que les ressources doivent être allouées de manière différenciée pour remédier aux disparités. L’intégration des questions de genre dans la conception des centres de santé contribue à améliorer la qualité des soins. Renforcer le confort permet ainsi de renforcer la confiance à l’égard des soins reçus. Cela contribue à l’amélioration de la qualité de vie des patient.e.s et à une diminution des symptômes de douleur chronique, dépression et troubles de stress post-traumatique.

 

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23 octobre 2023

Solidarité internationale et réseaux sociaux : comment réagir aux commentaires négatifs ?

Memisa, comme toute ONG de son temps, est active sur les réseaux sociaux. Facebook, Instagram, LinkedIn et tant d’autres sont des outils très utiles. Ils nous permettent à la fois de sensibiliser le public au défi de l’accès aux soins de santé de qualité, de partager des témoignages de patients et de prestaires médicaux, de solliciter des dons ou d’interagir directement avec nos sympathisants et sympathisantes.

Cette présence en ligne permet également d’ouvrir le débat sur les questions de solidarité internationale, d’échanger et d’argumenter avec un public qui n’est pas toujours acquis à notre cause. Mais qu’en est-il quand des commentaires racistes ou injurieux empêchent toute forme de dialogue ?

étudiants en classe pris en photo

En tant qu’ONG engagée pour l’accès à la santé pour toutes et tous, ou en tant que citoyen.ne préoccupé.e par les questions de solidarité, comment réagir aux commentaires négatifs sur les réseaux sociaux et éviter que nos plateformes diffusent des messages de discrimination ?

Voici quelques idées utilisées par Memisa pour répondre à certaines questions fréquentes.  N’hésitez pas à vous en inspirer pour réagir vous aussi lorsqu’un commentaire vous met mal à l’aise.

Remarque n°1 : Vous devriez soutenir les plus démunis en Belgique d’abord 

Proposition de réponse : La problématique de l’accès à des soins de qualité est présente dans le monde entier. En Belgique aussi, Memisa collabore avec Sant’ Egidio, pour un meilleur accès aux soins des personnes sans abri à Anvers, en plus de nos activités de coopération internationale. Vous voulez en savoir plus sur notre action en Belgique ? Cliquez ici !

L’accès aux soins de santé est toutefois un droit universel, qui ne connaît pas de frontières. C’est pourquoi Memisa s’engage pour un meilleur accès aux soins de santé dans plusieurs d’Afrique ainsi qu’en Inde.

Remarque n°2 : Les ONG nous arnaquent  

Proposition de réponse : La transparence est très importante pour nous. Memisa est auditée de manière annuelle et est membre de l’Association pour une Ethique dans les Récoltes de Fonds).  Nous mettons en œuvre nos projets grâce aux dons du grand public et au soutien de bailleurs (Union Européenne, Etat belge, etc.). Ces bailleurs exigent des rapports financiers pointilleux, tous disponibles sur notre site : https://memisa.be/fr/transparence/. Vous trouverez dans chacun d’entre eux des détails concernant nos activités et l’utilisation des financements qui devraient répondre à vos questions.

Remarque n°3 : %#²*$& !

Lorsqu’un commentaire est insultant ou raciste, nous faisons le choix de ne pas y répondre du tout. En effet, nous ne souhaitons pas que nos réseaux servent de plateforme pour la propagation de ce type de messages, contraires à nos valeurs. Selon les recommandations d’UNIA, nous signalons les commentaires de auprès de Méta et les masquons.  https://www.unia.be/fr/domaines-daction/medias-et-internet/internet/que-faire-face-a-des-messages-de-haine-sur-les-reseaux-sociaux

Remarque n°4 : Merci pour ce que vous faites !

Heureusement, la plupart des commentaires sont le plus souvent positifs. Ils méritent également toute notre attention à ce titre. Commenter, liker, partager un article sur les actions de Memisa ou sur la coopération internationale en général peut avoir un impact significatif sur la sensibilisation du grand public ainsi que sur notre collecte de fonds.

En effet, par un simple clic, les internautes contribuent à faire connaître Memisa et sa mission : l’amélioration de la qualité des soins de santé pour toutes et tous. Grâce aux réseaux sociaux, nous pouvons sensibiliser un public plus large à ces questions et encourager de nouvelles personnes à s’impliquer pour soutenir cette cause. En partageant nos messages, vous pouvez même nous aider à influencer les politiques et à contribuer ainsi au changement social.

Memisa adhère à l’initiative « Pas Ici ! » développée par UNIA. Cela signifie que nous estimons qu’il n’y a pas de place pour les discours haineux et les insultes sur les médias sociaux de Memisa.

 

 

 

 

 

 

 

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9 octobre 2023

Améliorer la prise en charge des soins de santé mentale en Guinée

La pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement qui en ont découlé ont eu un impact significatif sur la santé mentale. Seul.e.s à la maison, privé.e.s de relations sociales, de nombreuses personnes ont développé du stress chronique ou des troubles anxieux, voire dépressifs. Nous avons alors commencé à parler un peu plus facilement de santé mentale autour de nous. En impactant gravement nos santés physiques et mentales, la pandémie eu comme mérite d’ouvrir la discussion sur les troubles mentaux et de libérer la parole à leur sujet.

Libérer la parole sur la santé mentale dans le monde

Dans cet article, nous souhaitons poursuivre la discussion et mettre en lumière la nécessité d’une prise en charge de la santé mentale à l’échelle mondiale. En effet, les problèmes de santé mentale ne se limitent évidemment pas aux pays occidentaux. Nous pouvons toutes et tous, à un moment de notre vie, souffrir de traumatismes et de souffrances psychologiques, où que nous habitions.

Malheureusement dans certains pays, ces troubles restent largement méconnus. La population a peu d’informations sur la santé mentale et les professionnels de santé ne sont pas toujours formés pour aider correctement les patients en souffrance. En Guinée par exemple, pays de plus de 12 millions d’habitants, il n’y a que cinq psychologues et un seul hôpital psychiatrique pour répondre aux besoins de la population !

Consultation santé mentale

Travailler avec les familles

En Guinée, les familles sont en première ligne pour aider leurs proches atteints troubles mentaux. Mais sans connaissance de l’existence de traitements adaptés, les communautés sont totalement démunies face aux comportements inexpliqués de leurs proches. Les esprits, le mauvais sort sont parfois invoqués.

Ci-dessus, Mariama a été prise en charge au centre de santé

Mariama a souffert d’une psychose post-partum, après la naissance de son premier enfant. La psychose post-partum est un trouble psychiatrique grave qui survient dans les premières semaines suivant l’accouchement. Elle est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge spécialisée et immédiate. Ces informations, ainsi qu’un traitement, Mariama les a découverts en allant au centre de santé. Mais la route pour se rendre au centre médical a été longue. Quand Mariama a commencé à agir étrangement, puis violemment, ses parents ont pris la lourde décision de l’enchaîner dans la maison familiale. Ils pensaient agir ainsi dans son intérêt, pour la protéger d’elle-même. Il a fallu la visite d’un agent communautaire dans le village pour que Mariama et sa famille fassent appel à un infirmier spécialisé.

« J’ai vécu des moments très difficiles. Quand j’ai commen­cé à devenir agressive, ma famille m’a enchaînée pour m’empêcher de me faire du mal. Un jour, un agent com­munautaire est passé au village. Il a convaincu mes pa­rents de m’emmener au centre de santé. Là-bas, on m’a écoutée et on m’a donné un traitement. Depuis, je me sens beaucoup mieux et ma famille est là pour me soutenir. »

Mariama

Ce que fait Memisa pour la santé mentale en Guinée

Memisa, en collaboration avec son partenaire guinéen Fraternité Médicale Guinée (FMG), œuvre en faveur de la santé mentale dans plusieurs centres de santé en Guinée. Nous agissons, entre autres pour que ces centres de santé soient de véritables lieux d’accueil, d’écoute et de traitement des troubles mentaux. Cela passe par :

  • La formation des médecins généralistes, sages-femmes, infirmières et infirmiers. Une fois sensibilisés et formés en santé mentale, les prestataires des centres de santé peuvent identifier les cas qui nécessitent des traitements spécifiques. Ils sont également capables d’offrir des soins adaptés à ces patients.

Consultation santé mentale (2)

 

  • L’appui aux agents de santé communautaire. Les agents sont des membres de la communauté. Ils ont été formés et réalisent des visites à domicile et des séances d’écoute avec les habitants. Ils sont les mieux placés pour identifier les personnes vulnérables et les aiguiller vers un centre de santé. Les agents sensibilisent également leur entourage pour qu’ils comprennent mieux ce qu’est la santé mentale et les défis qui y sont liés.
  • La fourniture en médicaments pour les centres de santé et attention portée aux structures. Nous veillons à ce que des médicaments pour les troubles de santé mentale soient disponibles dans les centres médicaux. Nous faisons aussi en sorte que les infrastructures soient accueillantes pour les malades et qu’elles bénéficient d’eau courante et d’électricité.

 

 

Ce projet d’appui à la santé mentale est en partie soutenu par les grands donateurs de Memisa.

Découvrez  ici d’autres projets menés par notre partenaire FMG en Guinée.

 

 

SOUTENEZ NOTRE PROJET

En 2024, soutenez la construction d'un centre médical à Pay Kongila, en République démocratique du Congo.

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