Consultez notre rapport annuel 2022

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4 octobre 2023

Rencontrez les recruteurs de rue Memisa près de chez vous !

En 2023, Memisa collabore avec Trust Marketing et accorde sa confiance à leur équipe de choc pour nous aider dans notre collecte de fonds en rue ! Kato, Yannick, Jeroom, Alexander, Iren, Jean-Philippe, Julius, Lou et Bas sont prêts à aller à votre rencontre. Nos nouveaux sympathisants pourront ainsi contribuer à l’amélioration de la santé pour toutes et tous en souscrivant une domiciliation.

Les domiciliations sont importantes pour Memisa 

Les dons mensuels sont très importants pour les ONG. Chez Memisa, avoir l’assurance de recevoir un don chaque mois nous permet de planifier au mieux nos activités et nos projets sur le terrain.

De plus, savoir que nous pouvons compter sur nos donateurs réguliers nous permet d’envoyer moins de courriers de récolte de fonds. C’est une économie pour nous et c’est aussi bon pour la planète !

Enfin, rappelons que les dons annuels de 40 euros ou plus sont déductibles.

Ensemble, nous menons une lutte durable contre la mortalité maternelle et infantile.

Des recruteurs aux 4 coins de la Belgique

Les recruteurs de rue ont reçu une formation au siège de Memisa à Bruxelles. Ils y ont montré beaucoup d’enthousiasme et d’énergie et sont plus que jamais motivés pour contribuer à un monde meilleur. Ils sillonneront bientôt les rues de diverses villes belges afin d’informer le public des actions de Memisa.

Trust Marketing chez Memisa

« Quand j’ai besoin d’un médecin, je peux prendre rendez-vous par téléphone et je serai aidée assez rapidement, quel que soit mon problème. Mais si l’on se place du point de vue d’une femme enceinte en RD du Congo, par exemple, ce n’est souvent pas le cas. Normalement, un accouchement est un événement heureux. Mais beaucoup de femmes dans le monde ne peuvent pas accoucher dans des conditions sécurisantes. Je trouve cela formidable que Memisa se batte pour que ces femmes aient accès à des soins de santé de qualité. »

Iren, recruteuse de rue de Trust Marketing.

Nos sympathiques recruteurs et recruteuses de rue sont impatient.e.s de partager avec vous des informations sur la lutte de Memisa pour l’accès aux soins de santé, en particulier les soins de santé maternelle et infantile. Si vous en croisez l’un ou l’une d’entre eux, n’hésitez pas à aller leur parler. Nous espérons qu’ils et elles vous réserveront un bon accueil.

Agenda de nos recruteurs de rue à Anvers:

Mardi 02.01: Gare de Berchem
Mercredi 03.01: Gare Centrale
Jeudi 04.01: Gare Centrale, Gare de Berchem
Vendredi 05.01: Gare de Berchem
Samedi 06.01: Meir, Opera

Vous souhaitez commencer une domiciliation directement après la lecture de cet article ?  Pas besoin d’attendre l’un de nos recruteurs de rue !

Contactez notre collègue Aïsha Untersalmberger :

Tel : +32 2 454 15 49 | communication@memisa.be

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2 octobre 2023

3 modes de transport alternatifs pour un meilleur accès aux soins

Un système d’ambulance efficace joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé pour toutes et tous. Dans beaucoup de régions en RD du Congo, le mauvais état des routes empêche les véhicules, mêmes tout-terrain, de transporter rapidement les patient.e.s jusqu’à l’hôpital. Heureusement, des alternatives existent et vous en découvrirez 3 ci-dessous.

Accouchements au centre de santé, césariennes à l’hôpital

Dans les zones rurales en RD du Congo, les femmes accouchent le plus souvent dans le centre de santé le plus proche de chez elles.

Dans un centre de santé, il n’y a pas de médecin, encore moins de gynécologue. Les accouchements sont supervisés par des sages-femmes, des infirmières ou des infirmiers qualifiés spécifiquement formés au suivi des grossesses et à l’accouchement par voie basse. Les femmes accouchent à l’hôpital uniquement dans le cas de grossesses à problèmes ou de complications durant l’accouchement. A l’hôpital, elles sont alors suivies par un médecin et peuvent recevoir des soins plus spécifiques, comme une césarienne, par exemple.

Lorsqu’une maman accouche au centre de santé et que des complications surviennent, il est vital de la transporter le plus rapidement possible à l’hôpital. Toutefois, la route jusqu’à l’hôpital est souvent semée d’embûches : routes inondées, en mauvais état, absence de route, rivière à traverser. Dans les zones rurales en RD du Congo, des millions de personnes sont ainsi privées d’un accès rapide aux soins de santé, ce qui met leur vie en danger.

Des alternatives innovantes à l’ambulance 4×4

Pour permettre aux patients d’arriver rapide­ment à l’hôpital en cas d’urgence Memi­sa encourage le développement de systèmes d’ambulances adaptées au terrain.

1. La moto

Memisa et les équipes locales développent depuis de nombreuses années le système de motos-ambulances dans les provinces du Kwilu, de l’Ituri et du Sud-Ubangi. Les motos, au contraire de gros véhicules de type 4×4, permettent de se faufiler plus facilement sur les sentiers de brousse pour atteindre l’hôpital. La femme enceinte, ou le malade qui a besoin de soins d’urgence, prend place derrière le chauffeur sur un siège aménagé, ce qui lui garantit un meilleur confort durant le transport. Grâce à ce système, moins de temps est perdu sur les routes et les chances d’une issue heureuse augmentent considérablement.

Le système de motos-ambulances fonctionne avec la participation des équipes médicales locales et la solidarité de la communauté. Pour toute consultation payée au centre de santé, un pourcentage (l’équivalent de 0,25€) est prélevé et injecté dans une caisse de solidarité. Cette somme permet de prendre en charge une partie des coûts de carburant. Memisa complète ce système en finançant l’achat de pièces de rechange et la rémunération du chauffeur.

Un comité spécifique, composé à la fois de représentants de la communauté et du staff médical est garant de la bonne gestion de cette caisse de solidarité.

Découvrez les motos-ambulance dans ce mini-documentaire réalisé dans le cadre de notre campagne Santé pour Tous, menée en collaboration avec Médecins sans Vacances et Médecins du Monde.

2. Le bateau

Dans certaines régions de la RD du Congo, des villages entiers se sont développés sur l’eau. Les maisons sont construites sur pilotis ou sur des îles artificielles. Les déplacements au village se font par pirogues ou barques motorisées.

Cette situation a une conséquence immédiate sur la disponibilité et la continuité des services de santé.

3. Le vélo

Si les patients ne peuvent se rendre au centre de santé, alors ce sont les pres­tataires de santé qui vont vers eux… en pédalant ! Le vélo est en effet utilisé par le personnel des postes de santé pour ré­aliser des visites à domicile régulières chez leurs patients malades chroniques. Les infirmiers se déplacent dans les villages, toujours à bicyclette, pour sensibiliser les communautés sur les atouts des mu­tuelles de santé, les techniques de planifi­cation familiale, etc.

Chaque mois, les infirmiers des centres de santé prennent également leur vélo pour se rendre au chef-lieu de la zone de santé et y partager les données récoltées dans leur centre : combien de femmes ont accouché ce mois-ci, combien d’enfants ont bénéficié d’une prise en charge pour la malnutrition ? Ils profitent par ailleurs de leur venue pour réapprovisionner leur stock de médica­ments et de vaccins.

Vélos infirmiers

 

Memisa appuie ainsi le développement de moto ou bateaux-ambulances qui permettent de réfé­rer plus rapidement les patients du centre de santé vers l’hôpital. Pour permettre à plus de personnes d’accéder aux soins de santé.

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1 septembre 2023

Préparer la naissance de bébé, tout en étant solidaire

Devenir parent est une expérience fabuleuse dans la vie… qui peut toutefois s’avérer coûteuse ! La liste de naissance permet à la famille et aux amis de souhaiter la bienvenue au bébé, tout en donnant un petit coup de pouce aux parents.

Grâce à la liste de naissance, les parents peuvent répertorier les besoins liés à l’accueil de bébé et les communiquer à leurs proches. Cela permet aux amis et à la famille de savoir ce dont les parents ont besoin ou souhaitent pour le bébé. Pour un premier enfant, créer une liste de naissance, c’est éviter les cadeaux en double ou les cadeaux inutiles qui ne seront pas utilisés. Une autre solution est la création d’une liste de naissance solidaire.

Des astuces pour une liste de naissance responsable

De plus en plus, les parents cherchent à donner du sens à leur liste de naissance. Les listes sont réfléchies pour que les premiers cadeaux faits à bébé contribuent à un monde plus solidaire et équitable.

Voici quelques astuces pour créer une liste de naissance avec des convictions :

  • Prioriser les articles de qualité : Optez pour des articles de qualité qui pourront être réutilisés par d’autres enfants ou être transmis à d’autres familles. Recherchez des produits fabriqués à partir de matériaux solides et non toxiques.
  • Choisir des options éco-responsables : Recherchez des produits écologiques tels que des couches lavables, des lingettes réutilisables, des biberons en verre ou en acier inoxydable et des jouets en bois naturel.
  • Privilégier les vêtements d’occasion : Les bébés grandissent rapidement, ce qui signifie que leurs vêtements sont souvent peu usés. Optez pour des vêtements d’occasion ou acceptez les vêtements de seconde main de la part d’amis ou de membres de la famille.
  • Choisir des produits locaux : Optez pour des articles fabriqués localement pour réduire l’empreinte carbone associée au transport des produits sur de longues distances et, pourquoi pas, soutenir des artisans locaux.

Oui mais… je n’ai pas le temps

Si vous recherchez des articles écologiques et de seconde main pour votre bébé mais que vous n’avez pas le temps de tout rassembler, des sites spécialisés existent pour vous aider. C’est le cas de Mic Mac Minuscule. Vous identifiez vos besoins avec l’aide d’une conseillère Mic Mac qui recherche ensuite les alternatives recyclées ou de seconde main pour chaque article. De plus, pour chaque article acheté, 10% du prix est reversé par Mic Mac à une bonne action. Vous pouvez ainsi choisir de soutenir Memisa tout en contribuant à l’avenir de la planète !

La liste solidaire : le choix malin pour la naissance d’un deuxième enfant

Poussette, vêtements, biberons, berceau, de seconde main ou non… La liste des besoins peut être longue pour une première naissance.

Mais lorsque c’est un petit frère ou une petite sœur qui pointe le bout de son nez, vous avez déjà tous les articles nécessaires pour accueillir bébé.

Dans ce cas, pourquoi ne pas donner encore plus de sens à la naissance de votre enfant en créant une liste solidaire Memisa.

Grâce aux dons que vous récoltez auprès de votre entourage, Memisa peut par exemple procurer un appareil d’échographie dans des hôpitaux en RDC. Nous travaillons également avec nos partenaires locaux afin que les femmes enceintes bénéficient de consultations prénatales. Toutes les femmes devraient en effet pouvoir préparer leur accouchement en toute sérénité !

Faire une liste de naissance solidaire, c’est à la fois récolter des dons pour améliorer les soins de santé de qualité dans plusieurs pays d’Afrique et en Inde, mais c’est aussi faire connaître Memisa auprès de sa famille et de ses amis !

 

Comme les parents de Suzan, Noa, Pablo et Tom, soutenez les mamans et les nouveau-nés en créant votre liste de naissance Memisa !

 

 

 

 

 

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30 août 2023

Garde-malades en RD du Congo : un accompagnement fondamental

La présence d’un proche à l’hôpital, aux côtés des patients hospitalisés est très précieuse. En RD du Congo et dans d’autres pays d’Afrique, en plus d’apporter un soutien affectif crucial, les accompagnant.e.s (aussi appelé.e.s garde-malades) sont responsables du confort de leur proche à l’hôpital. Ils s’assurent que le patient soit nourri, lavé et ne manque de rien.

Les rôles des accompagnants

Une présence réconfortante, une oreille attentive … Les accompagnants sont tout cela et bien plus encore !
Les accompagnants jouent un rôle important en fournissant un soutien émotionnel à la personne hospitalisée. Partager l’expérience de l’hospitalisation avec un proche peut aider à réduire son anxiété et son stress, car il sait qu’il n’est pas seul pendant son séjour à l’hôpital.

Par ailleurs, les accompagnants peuvent également aider à faciliter la communication entre le patient, les médecins et les infirmières. Ils peuvent poser des questions sur le traitement, les procédures médicales et les médicaments.

Dans certaines circonstances, un patient hospitalisé peut avoir besoin d’aide pour les activités quotidiennes telles que se lever, se déplacer, manger, etc. L’accompagnant peut apporter son aide dans ces domaines si nécessaire.

Comment l’accueil des accompagnants est organisé dans les hôpitaux

Beaucoup d’hôpitaux en Belgique autorisent la présence permanente d’un parent dans la chambre d’un patient hospitalisé (souvent moyennant un coût supplémentaire), surtout dans les cas d’hospitalisation en pédiatrie.

Il est également possible de loger à ses propres frais dans des hôtels ou gîtes privés situés aux abords de l’hôpital. Mais la plupart du temps, les familles des personnes hospitalisées font de nombreux allers-retours de leur domicile vers l’hôpital pour visiter leur proche. Ces déplacements sont longs et coûteux.

Il existe toutefois des alternatives sous forme de maisons d’accueil, mais ce type de service reste encore trop limité !

Accompagner et prendre soin en RDC

En RDC, la présence d’accompagnants est d’autant plus cruciale, car, outre le soutien émotionnel, les « garde-malades » assurent l’alimentation du patient et lui prodiguent les soins d’hygiène élémentaire.

En effet, les hôpitaux ruraux de RDC, ne proposent actuellement pas de service interne de restauration ni de toilette. Chaque patient arrive donc à l’hôpital accompagné d’une ou deux personnes qui se chargent de lui préparer les repas durant le temps de son hospitalisation.

Des cuisines improvisées s’installent dans la cour de l’hôpital où les feux crépitent tout au long de la journée pour préparer les repas et faire bouillir l’eau. Les garde-malades (majoritairement des femmes) font également la lessive ainsi que la toilette du patient. Pour réaliser toutes ces tâches, elles se rendent plusieurs fois par jour à la source la plus proche, parfois située à plusieurs kilomètres – lorsque l’hôpital n’est pas approvisionné en eau potable.

 

« Je suis ici à l’hôpital, car je suis venue accompagner ma maman qui est atteinte de cardiopathie. Je suis ce que l’on appelle « garde-malade » pour elle, c’est-à-dire que durant son séjour en hospitalisation, je lui fais à manger ici, dans la cour de l’hôpital, j’assure son hygiène corporelle tous les jours, je fais sa lessive, etc. C’est moi également qui me charge des formalités administratives et qui vais chercher ses médicaments. Cela fait maintenant un mois que nous sommes ici toutes les deux. »

Rose, Hôpital Général de Référence de Pawa

Très peu d’infrastructures sont développées pour accueillir dignement ces accompagnantes. Pas de bâtiment, de cuisine, de toilettes spécifiques, ni de chambres. Bien souvent, les patients partagent leur lit avec leur proche pour la nuit.

 

Des projets tels que la construction de forages dans l’enceinte de l’hôpital, la réhabilitation de locaux et l’électrification des bâtiments bénéficient à la fois au personnel de santé, aux patients et à leurs accompagnants.  

Découvrez quelques projets menés par Memisa en RD du Congo dans notre rapport annuel : https://memisa.be/fr/rapportannuel/  

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16 août 2023

L’importance de la consultation prénatale pour les femmes en RD du Congo

En RD du Congo, le taux de mortalité maternelle est élevé. En moyenne, 547 mamans perdent la vie pour 100.000 naissances vivantes1, c’est-à-dire 80 fois plus qu’en Belgique2!

Des consultations d’une importance primordiale

Les consultations prénatales (CPN) sont un ensemble de soins prodigués aux futures mamans durant leur grossesse. Tant en Belgique qu’en RD du Congo, ces séances sont l’occasion de réaliser une multitude d’examens (prise de sang, analyse d’urine…), pour vérifier que le bébé se développe bien et que la maman se porte bien et est en bonne santé. Ces soins permettent de réduire considérablement les risques liés à la grossesse et à l’accouchement comme les fausses couches, les grossesses prématurées ou les problèmes de croissance du fœtus.

Un ensemble de soins

Le ministère de la Santé en RD du Congo recommande aux femmes enceintes de suivre quatre consultations tout au long de la grossesse (aux 1er et 2e trimestres ainsi que 2 séances au 3e trimestre). Les cas de grossesses à risque détectés nécessitent des visites additionnelles.

Il est important que les femmes se rendent au centre de santé dès le début de leur grossesse. Une infirmière, un infirmier ou une accoucheuse les y accueillent et discutent avec la future mère de sa grossesse. Le ou la prestataire de soins essaie d’identifier avec elle la date probable d’accouchement. Il dépiste et traite les maladies qui influencent l’évolution de la grossesse (diabète, hypertension artérielle, infections sexuellement transmissibles…). Il détecte également les signes de complications potentielles et planifie avec la famille l’accouchement à l’hôpital pour les grossesses à risque.

Causeries éducatives

Dans le cadre de la CPN, l’infirmier.e organise également des séances de groupes (nommées « causeries éducatives ») sur des thèmes spécifiques. Le conseiller médical y prodigue des conseils sanitaires et nutritionnels, sur les aliments à privilégier durant la grossesse et sur les risques liés à la consommation d’une eau impropre. Les futures mamans ressortent du centre de santé avec une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour se protéger des moustiques pendant la nuit. Le paludisme chez la femme enceinte entraîne en effet des conséquences très graves aussi bien pour la mère que le nouveau-né.

Le rôle des papas dans les consultations prénatales

Il est primordial d’impliquer toute la famille pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant. Aussi, les hommes sont encouragés à se rendre au centre de santé pour accompagner leur partenaire lors des séances de CPN. C’est ce que l’on appelle la CPN papas.

Les messages adressés aux conjoints portent sur l’importance du dépistage VIH/SIDA, de l’espacement des naissances, de la bonne alimentation des femmes enceintes, etc.

Les centres de santé ruraux manquent souvent de matériel et d’un accès à l’électricité. Les prestataires médicaux ne réalisent donc pas d’échographie durant les CPN.

Pensez à la liste de naissance Memisa pour soutenir les mamans ! Vous contribuerez ainsi à l’achat d’échographes pour les hôpitaux en RD du Congo ! 

-> Je me renseigne sur les listes de naissance Memisa

 


[1] https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SH.STA.MMRT

[2] https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-et-esperance-de-vie/mortalite-maternelle

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1 août 2023

Les initiatives génératrices de revenu, bénéfiques pour la santé

Au Burundi, les femmes portent la responsabilité des soins de santé familiaux. Lorsqu’elles n’ont pas les moyens d’assumer les frais médicaux, c’est toute la famille qui en subit les conséquences. Pour que ces femmes bénéficient d’un revenu et puissent accéder, elles et leurs familles, aux soins de santé, Memisa encourage les initiatives génératrices de revenus.Groupement de femmes - IGR

Qu’est-ce qu’une initiative génératrice de revenu ?

Une initiative génératrice de revenu est une activité économique qui a pour objectif de générer des revenus réguliers à leurs initiatrices afin d’améliorer leurs conditions de vie. Activités de couture, commerce de légumes, exploitation de moulins à céréales, élevage… Les initiatives appuyées par Memisa dans les provinces de Muyinga et Muramvya sont très variées. Les femmes bénéficiaires font elles-mêmes des propositions de projets en fonction de leurs compétences et de leurs envies. Memisa finance le démarrage et/ou la poursuite de ces activités et la Croix Rouge du Burundi organise des formations en gestion pour renforcer les compétences gestionnaires de ces femmes.

Vente de légumes - AGR Burundi

 

« Je suis veuve et vis avec mes 4 enfants. Je devais parfois mendier pour pouvoir nourrir ma famille. Memisa nous a permis d’avoir un capital pour un petit commerce de vente de tomates, arachides et autres légumes. Aujourd’hui, mon affaire marche bien. Je vis bien et je suis capable de me procurer ainsi qu’à mes enfants tout ce dont nous avons besoin. Je suis maintenant affiliée à une mutuelle pour avoir accès aux soins de santé » Clémence (nom d’emprunt)

Des bénéfices multiples, aussi sur la santé

Lorsque nous aidons les femmes à développer leur petit élevage de chèvres et à vendre le fumier dans le voisinage, le bénéfice est double. Tout d’abord, générer un revenu grâce à la vente du fumier et ensuite, améliorer le rendement de leurs cultures et celles de la communauté grâce à l’utilisation de cet engrais naturel.

Les femmes peuvent utiliser les fonds dégagés par leurs activités pour financer les soins de santé du foyer : elles achètent une carte d’assistance médicale ou paient directement les consultations et les médicaments. 25% d’entre elles se sont même affiliées à une mutuelle de santé. Depuis le début du projet en 2020, Memisa a ainsi aidé 263 femmes et leurs familles à sortir de la précarité !

Répartition des mécanismes d’accès aux soins de santé des femmes autonomes suite au projet :

Mutuelles communautaires : 21%

Carte d’assistance médicale : 48%

Paiements directs : 31%

« Nous avons reçu de la part de Memisa des fonds pour construire une citerne d’eau. Avec d’autres femmes, nous entretenons la citerne, nous récoltons l’eau de pluie et nous la vendons pour un petit montant. Ces revenus sont remis dans des épargnes locales et des microcrédits et nous aident à faire vivre convenablement nos familles » , explique Venancie.

Vente d'eau - IGR Burundi

Pour Edouard  NKURUNZIZA et Confiance KANEZA de Memisa au Burundi, la réinsertion socioéconomique des femmes les plus pauvres est une piste de réduction des inégalités d’accès aux soins de santé du Burundi. Elle permet  aux ménages un accès autonome et équitable aux soins de santé de base et de qualité. Un encadrement social et communautaire est un bon apprentissage dans la gestion des revenus dans des actions bénéfiques à cet accès. 

 

Nous avons dédié un Memisa Info entier à ce sujet. Intéressé.e ? Découvrez-en davantage sur les IGR !

 

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17 juillet 2023

Du personnel médical formé pour des soins de santé de qualité

Du matériel médical adapté, des médicaments, des centres de santé accueillants, de l’eau potable,… Tout ces éléments contribuent à l’amélioration de la qualité des soins mais ne sont pas suffisants.  Comment garantir que le matériel soit bien utilisé ? Que les médicaments soient correctement prescrits ? Que les diagnostics posés soient précis ? La présence de prestataires de santé qualifiés est ainsi essentielle pour améliorer la qualité des soins. C’est pourquoi Memisa appuie le renforcement de compétences du personnel médical à travers des formations, dans tous les pays dans lesquels nous sommes actifs.

Que fait Memisa pour la formation du personnel ?

En 2022, nous avons financé la formation du personnel de santé sur diverses thématiques. Par exemple :

  • En Mauritanie, 32 sages-femmes ont reçu une formation sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence.
  • Au Burundi, nous avons formé plus de 1.500 professionnel.le.s de la santé en prise en charge de la santé mentale.
  • En Inde, notre partenaire WBVHA a organisé des formations pour renforcer les compétences des organisations locales sur des thèmes divers : grossesse chez les adolescentes, santé de la reproduction, maladies non transmissibles,… Au total, 7.022 participants ont suivi une formation. 
  • En RD du Congo, des médecins et infirmiers de l’hôpital de Bunia (Province de l’Ituri) ont été formés à la prévention et au traitement médico-chirurgical des fistules.  

Retrouvez d’autres chiffres liés à nos réalisations de 2022 dans notre Memisa Info « 2022, en bref »

Des formateurs et formatrices motivés

En RD du Congo, les stages financés par Memisa se déroulent le plus souvent à Kisantu ou à Kinshasa. Nous y collaborons avec 2 hôpitaux reconnus pour la qualité de leurs formations : l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa et l’hôpital Saint-Luc de Kisantu. Les médecins et infirmiers des zones rurales où Memisa est active s’y rendent pour quelques mois. Ils y sont formés sur des thématiques diverses telles que l’échographie, l’ophtalmologie, la radiologie ou l’anesthésie.

Les formateurs et les formatrices apportent énormément à leurs stagiaires. Jacques Kutiwo est chef du service d’ophtalmologie à l’Hôpital Saint-Joseph (Kinshasa). Il a eu l’occasion de former des prestataires de zones de santé soutenues par Memisa et témoigne :

« Dans ma carrière, j’ai formé plus de 300 personnes en ophtalmologie ! Il y a 20 ans, comme il y avait peu de prestataires qualifiés en ophtalmologie, la population n’était pas traitée à temps. On recevait à l’hôpital des malades qui étaient déjà à des stades très avancés. Il était difficile de les soigner. Les formations que l’on organise à Kinshasa ont permis à plusieurs milliers de patients d’accéder beaucoup plus tôt à un personnel qualifié en ce qui concerne les soins oculaires. Et ça, c’est une grande fierté pour nous, les formateurs »

Un stage en échographie pour l’hôpital de Bokonzi

En 2023, Memisa a commandé un appareil d’échographie pour l’hôpital de Bokonzi (Nord-ouest de la RDC, dans la région de Gemena). Pour que cet appareil soit utilisé de façon optimale, il est primordial de former un membre du personnel de l’hôpital au maniement de l’appareil. L’accoucheuse Niclette se rendra cette année à Kisantu afin d’y suivre une formation de 3 mois en échographie. Grâce à cette formation, le suivi des grossesses sera de meilleure qualité. L’hôpital de Bokonzi attend au moins 10.000 femmes enceintes en consultation par année ainsi que 200 cas en urgences chirurgicales pour qui le recours à une échographie serait vitale. La formation d’une seule personne impacte ainsi positivement plusieurs centaines de patients !

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10 juillet 2023

A Katako Kombe, un grand projet pour 9 centres de santé

La disponibilité d’électricité dans les centres de santé et les hôpitaux est une priorité en RD du Congo, et en particulier dans la zone de santé de Katako Kombe.

Si vous vous rendez dans un centre de santé de Katako après la nuit tombée, vous rencontrerez des infirmiers, au chevet des patients, en train de travailler à l’aide de lampes torches ou de lampes à huile. « Lorsqu’une femme enceinte arrive en pleine nuit, suite à une hémorragie, nous utilisons des lampes traditionnelles qui fonctionnent avec de l’huile de palme et un coton naturel. Ce qui n’est vraiment pas idéal. » raconte Lambert Otaka Lohota, Infimier titulaire au centre de santé de Mende.

La solution la plus durable pour que les structures disposent d’électricité est d’y installer des panneaux solaires. Memisa a initié un grand projet pour équiper 9 centres de santé. Au final, ce sont plus de 83.000 patients potentiels qui seront impactés.

Une batterie solaire pour l’Hôpital Général de Katako Kombe

L’Hôpital de Katako Kombe, lui, fonctionne avec de l’énergie solaire depuis 2016. Cependant, depuis 2022, les batteries ne fonctionnent plus et ne permettent plus d’utiliser le courant la nuit. Quand des urgences de nuit nécessitent l’utilisation d’appareils électriques (radiographie, échographe, etc.), il faut solliciter l’ancien générateur. En plus d’être très polluant, le générateur représente un coût très élevé pour l’hôpital, le prix du carburant dépassant aujourd’hui les trois dollars par litre. Lorsque le carburant vient à manquer, les patients ne peuvent parfois pas être prises en charge.

De nouvelles batteries sont donc nécessaires pour que l’hôpital puisse disposer d’électricité en continu.
« L’année passée, nous avons eu 145 césariennes, principalement pendant la nuit. En cas d’accouchement par césarienne, nous avons besoin de lumière et d’oxygène pour la maman et le bébé. Malheureusement, les batteries ne fonctionnent plus, ce qui complique les conditions d’accueil et de soins des patients. » Pius Omole Wonga, chirurgien à l’HGR de Katako-Kombe.

Des vélos pour faciliter les transports du personnel soignant

En plus de l’achat de panneaux et de batteries, Memisa a pour objectif de doter les centres de santé en vélos. Chaque mois en effet, les infirmiers-ières des centres de santé doivent se rendre au Bureau central de la Zone de santé pour partager les données mensuelles du centre [nombre de consultations prénatales, accouchements, décès et causes, etc.] et réapprovisionner le stock de médicaments et de vaccins. Actuellement, nombreuses sont les infrastructures qui n’ont pas de vélo à disposition, ou des vélos en mauvais état. Le personnel est alors obligé de faire le trajet à pied et de s’absenter pendant une plus longue durée.
Pour les postes de santé, le vélo est également très utile. Le personnel des postes de santé réalise régulièrement des visites à domicile chez les malades chroniques et assure des campagnes de sensibilisation dans les villages.

Où en sommes-nous ? *

En novembre 2022, Memisa a initié une grande collecte pour financer ce projet.

Nous avons acheté les vélos, panneaux solaires et batteries  début 2023.

En juillet 2023, les panneaux et les vélos sont à Kinshasa, en attente de transport vers Katako Kombe. Après un long trajet en bateau (via les fleuves Congo et Kasaï) et en camion qui durera plus de 30 jours, ils seront dotés aux bénéficiaires de Katako.

En décembre 2023, apèrs un long périple, les batteries ont été réceptionnées par le BDOM de Tshumbe et ont été montées à l’hôpital de Katako Kombe.

*nous mettons ces informations régulièrement mises à jour au fur et à mesure de l’avancement du projet

Découvrez  ICI d’autres projets d’électrification des structures sanitaires 

 

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3 juillet 2023

Journée Hôpital pour Hôpital : une journée placée sous la solidarité

La Journée Hôpital pour Hôpital est devenue un grand classique du mois de juin pour les hôpitaux solidaires de Belgique. Chaque année, les volontaires du réseau Hôpital pour Hôpital se retrouvent pour écouter différents acteurs de la coopération et échanger au sujet de leur engagement.

Renforcement du système de santé en contexte fragile

Renforcer les systèmes de santé dans un contexte de fragilité, ainsi pourrait être résumée en quelques mots la mission de Memisa. Houssynatou Sy, chercheuse à l’Institut de Médecine Tropicale, nous invite à réfléchir à ce que signifie la coopération (et la coopération médicale en particulier) dans de tels contextes dits « fragiles » et pose les conditions pour une action légitime : un dialogue renforcé entre les organisations et les acteurs, une adaptation continuelle au contexte, une relation de confiance forte avec les partenaires et les bénéficiaires sont ainsi quelques pistes à aborder pour renforcer l’impact positif de notre action.

Elle souligne également l’importance du renforcement de la bonne gouvernance pour un meilleur système de santé et prend le public à partie : « En tant que personnel de santé vous n’êtes pas que des gens qui soignent, vous êtes aussi des acteurs politiques, vous pouvez changer le système de gouvernance ».

Améliorer le dialogue, c’est justement ce que Memisa souhaite développer dans le cadre de son nouveau programme quinquennal. Jean-Clovis Kalobu, collaborations Development Officer et ancien Conseiller Médical pour Memisa à Kinshasa, revient sur la stratégie développée par Memisa pour impliquer davantage les parties prenantes et les acteurs de la Zone de Santé dans l’expression des besoins et favoriser l’appropriation et la pérennité des activités planifiées. Dès 2023, toutes les activités réalisées dans les zones de santé jumelées aux hôpitaux belges et co-financées par eux dans le cadre du projet Hôpital pour Hôpital auront été identifiées sur base de cette stratégie.

Voyages d’immersion

Début 2023, plusieurs volontaires du réseau HPH ont eu l’opportunité de se rendre en RD du Congo pour découvrir comment les soins étaient organisés dans les zones de santé. Klaas en Else de Vitaz (Sint-Niklaas), Isabelle et Camille du Groupe Santé CHC Liège témoignent de leur expérience avec les autres membres du réseau. Les voyages d’immersion sont l’occasion de rencontrer des collègues congolais et de se familiariser au système de santé dans les zones rurales. Au retour, ces voyages sont l’occasion unique pour les volontaires de sensibiliser leurs collègues en Belgique, leurs patients et leurs familles aux inégalités d’accès aux soins de santé dans le monde.

Des voyages en RD du Congo, Sabine Van de Vyver, sage-femme à l’hôpital de Deinze, en a réalisé plus d’un ! Après 30 ans d’allers et retours en RDC, elle a complié ses réflexions et ses expériences dans un livre « Moeders in Afrika » dont elle nous a fait l’honneur de lire quelques passages.

« Ibangu, ma collègue sage-femme congolaise, m’a réchauffé le cœur avec sa façon de chanter et de danser pour encourager les jeunes mères à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs bébés. J’ai souvent été déchirée entre l’espoir et le désespoir, la douleur, la joie et la tristesse, mais la force avec laquelle les médecins, les infirmières et les sages-femmes prodiguent des soins avec des équipements et des ressources bien trop limités m’inspirera toujours. »

Moeders in Afrika - bookcover

 

Hôpital pour Hôpital

L’initiative Hôpital pour Hôpital met en relation des hôpitaux en Belgique et des structures de santé en RD du Congo. Les hôpitaux belges s’engagent à sensibiliser leur personnel et leurs patients aux inégalités liées aux soins de santé ainsi qu’à soutenir des projets mis en œuvre par Memisa dans les structures de santé jumelées.

Plus d’informations

 

 

 

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26 mai 2023

Notre partenaire Action d’Espoir sur le terrain après les inondations dévastatrices à Kalehe

Le 4 mai dernier, des coulées de boues ont emporté une grande partie des villages de Bushushu et Nyamukubi dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Le bilan est lourd : plus de 400 morts, 5000 disparus et des milliers de sinistrés (UN, 2023).
Action d’Espoir est le partenaire de Memisa au Sud-Kivu. Cette organisation sans but lucratif cherche à contribuer à la restauration des forces sociocommunautaires et économiques des personnes survivantes des crises diverses, partout où elle conduit ses activités. Ce mandat se traduit aussi en appui pour la promotion de la santé pour tous et en assistance humanitaire d’urgence en cas de calamités, dans l’objectif de soulager les victimes les plus vulnérables et leur permettre de rejoindre une phase de stabilité.
Marie-Noël Cikuru, Directrice d’Action d’Espoir, s’est rendue à Nyamukubi pour aller à la rencontre des habitants. Elle nous partage avec beaucoup de respect et d’empathie les notes prises durant sa visite.

 

Nyamukubi, 10 mai 2023, il est presque midi. Nous venons d’accoster, je m’élance du haut de la pirogue motorisée (il faut faire un bond jusqu’au sol pour en sortir) comme tous les autres passagers, et très vite, je suis sur la voie principale. C’était une route jusqu’il y a une semaine. C’est ici que passaient les véhicules pour relier les différents villages, et même les villes de Bukavu et de Goma. Je veux sentir l’air du lieu après la catastrophe survenue le soir du 04 mai 2023. Le lac reste la seule voie d’accès pour le moment. Depuis tous ces évènements, 6 jours sont passés, et le cauchemar dure.

A Nyamukubi, les eaux ont tout balayé au passage

Je salue, je passe les condoléances, je m’arrête pour échanger quelques mots. Un groupe de femmes, debout, au pied d’un manguier tout au bord de la route. Leur regard doux et aimable m’invite. Je demande ce qu’elles font là. « Rien ! répondent-elles à l’unisson. Nous tuons le temps. C’est pour ne pas rester seule à la maison. » Elles sont 4. Il faut dire que la route est remplie des gens qui vont et viennent, les locaux mêlés aux autres qui débarquent ou arrivent des villages voisins. Chacun avec sa mission, ses raisons. Parmi eux des « humanitaires » qui viennent pour évaluer les dégâts en vue d’une riposte.

L’une des femmes prend la parole et désigne tour à tour les autres. « Voyez-vous, celle-ci, par exemple, a perdu son fils. C’était un directeur d’école primaire. Il est mort avec 7 de ses enseignants alors qu’ils étaient en réunion. Tandis que celle-ci a perdu sa fille qui faisait la 5e des humanités… » A ces mots, la dame concernée se met à sangloter. Elle murmure quelque chose. Les autres veulent l’en empêcher. Je leur dis de la laisser verser les larmes qui lui viennent. C’est tout à fait naturel. C’est son corps qui exprime la douleur qui vient de son cœur. Et elles commencent à relater les évènements. « Ma fille est partie faire quelques petits achats au marché après l’école. C’est là qu’elle a été surprise par les eaux. Elles n’en est jamais revenue. »

« Ma fille est partie faire quelques petits achats au marché après l’école. C’est là qu’elle a été surprise par les eaux. Elles n’en est jamais revenue»

On trouve plusieurs petits attroupements spontanés de ce genre. Ils commentent sur les évènements. Un papa dans un groupe que je rejoins en marchant impose son analyse et le confirme : « Ce sont les creuseurs miniers qui sont à la base de ces dégâts. Ils dévient les rivières pour avoir de l’eau sur les lieux où ils travaillent. Ils font des barrages avec les eaux qu’ils dévient pour être sûrs d’en avoir pour longtemps, tant qu’ils en auront besoin. Et quand la pluie survient, elle trouve les choses dans cet état. Non seulement les eaux remplissent les trous déjà creusés par eux, mais aussi, elles cassent les barrages et les eaux se frayent un passage. Les rivières ainsi déroutées emportent tout au passage. Et voilà les dégâts ! »

Cette analyse est contredite par d’autres : « Non, c’est la faute à ceux qui coupent les arbres. Ils ne font que rechercher le « makala » (charbon de bois) sans se soucier de la suite. Et les arbres ne sont pas replantés. »

Les sinistrés construisent des abris de fortune

Les sinistrés construisent des abris de fortune

« Une catastrophe d’une telle ampleur n’a jamais été enregistrée ici, poursuit une dame dans le petit groupe. C’est la première du genre. Les catastrophes ne sont plus distancées, alors qu’avant elles laissaient un peu de répit. Les deux dernières sont séparées juste par un mois. La dernière avait eu lieu le 04 avril, mais elle n’avait pas causé autant de dégâts. » Pensez-vous que c’était une pluie ordinaire, celle-là ? – rétorque un homme – il y avait des forces surnaturelles à l’œuvre ! et la preuve : voyez ces grosses pierres ! Des eaux ordinaires ne peuvent pas à elles seules, faire ce que vous voyez là. On dirait qu’il n’a jamais existé ni maison, ni route ici. » C’est alors que je prends la parole aussi, et déjà nous marchons à trois tout en discutant. Je lui dis que les eaux sont puissantes et qu’elles sont capables de telles dégâts lorsque dans leur descente des hauts plateaux elles ne trouvent pas d’obstacle à leur passage. Et que la destruction se fait progressivement dans le temps, si rien n’est fait pour l’arrêter. Déjà en cours de route, quelque temps avant d’arriver à Bushushu, un autre lieu où la catastrophe est survenue, nous avons vu une colline en train de descendre. Et nous nous sommes dit qu’à l’occasion d’une prochaine pluie qui dure quelques heures, le glissement sera complet. Dans cet endroit, les quelques ménages sous menace commençaient à chercher où se réfugier.

« Le temps pour eux s’est arrêté il y a quelques jours»

J’avance avec ces interlocuteurs en m’éloignant progressivement du petit groupe. Je veux en savoir plus sur les deux dont l’aspect dissimule mal leur errance existentielle. Ils voient en moi, sans doute, une aide potentielle. Je leur dit l’objet de ma présence dans le lieu. Ils n’ont pas de peine à me croire. De toute manières, ils ne perdent rien à marcher encore des distances de plus avec l’inconnue que je suis. Le temps pour eux s’est arrêté il y a quelques jours.

J’apprends que l’homme a perdu sa femme et un de ses enfants, le petit dernier, le jour de la catastrophe. Tous les deux exerçaient comme enseignants dans le milieu. « Ma femme enseignait dans cette école. » Il montre du doigt quelque chose qui n’existe plus. « Elle était en réunion avec le directeur et ses collègues. Ils ont tous péri. » (Je me rappelle que j’ai croisé quelques minutes auparavant, dans le premier petit groupe, une dame qui indiquait que son fils qui était directeur d’école avait péri avec 7 de ses enseignants alors qu’ils étaient en pleine réunion). « Nous n’avons jamais retrouvé son corps, dit l’homme, tandis que celui du bébé, nous l’avons identifié parmi les autres. Nous avions l’habitude de laisser les enfants auprès de leur grand-mère maternelle pendant que nous étions à l’école et nous les récupérions le soir en rentrant à la maison. Ce jour-là, ma belle-mère venait de se séparer des trois plus grands (l’aîné a 7 ans), alors qu’elle gardait le tout petit (1 an et demi) attaché au dos. Elle allait fermer la porte de sa maison et quitter aussi. Elle a été surprise par les eaux. Son corps n’a pas été retrouvé alors que celui du bébé qu’elle avait au dos, nous l’avons retrouvé. » L’homme qui parle reste l’ombre de lui-même. Il dit que tout son corps tremble. Il n’arrive pas à dormir depuis les évènements malheureux. Il se sent perdu, seul avec les enfants sans sa femme. Il dit ne pas savoir par quel bout recommencer.

Plusieurs corps, comme celui de la femme de mon interlocuteurs sont encore sous les décombres entassés et recouverts de grosses pierres, difficiles à dégager à la main. A Nyamukubi comme à Bushushu, la présence des corps en décomposition se signale par une odeur fétide lorsqu’on passe à proximité. On ne saura probablement jamais le nombre exact des décès. A la date d’aujourd’hui, 10 mai, on dénombrait quelques 400 corps retrouvés et enterrés. 264 rescapés reçus dans des structures pour les soins. Des informations de bouche à oreille renseignent aussi que des corps ont été retrouvés à Idjwi, une île qui se trouve dans le lac Kivu. La catastrophe est survenue un jeudi, jour de marché à Nyamukubi. Des gens viennent des différents milieux pour vendre ou acheter des produits. Il est donc certain que tous les corps retrouvés ne sont pas nécessairement ceux des habitants du lieu.

A ce jour, aucune aide significative n’a encore été apportée à ces populations. Les rues sont « envahies » par les rescapés, du moins ceux qui ne sont pas hospitalisés. Ils espèrent quelque chose. Ils se mêlent aux visiteurs venus d’ailleurs, dont des parents des disparus venus constater de leurs yeux et pleurer sur les lieux où autrefois, ils rencontraient leurs proches. Depuis la catastrophe, chaque jour voit débarquer des délégations de divers ordres pour s’enquérir de la situation. Certains politiciens ont apporté quelques vivres et matelas. Trop insignifiants pour répondre aux besoins. Nous avons entendu que les sinistrés ont décliné la proposition de délocalisation pour un campement, préférant rester à proximité de chez eux et de la route. Chaque pluie ravive les peurs, mais une solution durable n’est pas de sitôt. L’une des pistes serait d’envisager un reboisement systématique en remontant aux moyens et hauts plateaux.

Marie-Noël Cikuru, mai 2023

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