Consultez notre rapport annuel 2022

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18 juin 2024

Projet en RDC

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19 février 2024

Solidarité internationale : Rencontre avec Karel Gyselinck

Karel Gyselinck et Memisa, c’est une vieille histoire ! Karel a travaillé pour Memisa en tant que responsable médicale endant plus de dix ans. Aujourd’hui, il reste un de nos fidèles bénévoles, en tant que conseiller médical. Nous avons engagé avec lui une conversation passionnante sur son expérience chez Memisa, la coopération avec les partenaires en Inde et l’évolution du secteur de la coopération au développement.

 

Karel a été responsable médical chez Memisa pendant de nombreuses années

Son master en santé publique de l’Institut tropical d’Anvers en poche, Karl travaille pendant cinq ans dans un hôpital en Zambie avec son épouse. En 1996, il rejoint Memisa. Pendant 12 ans, ce médecin généraliste de formation a travaillé chez Memisa en tant que médecin-chef, où il a vécu une période formidable. « Dès le début, j’ai adhéré pleinement à la vision de Memisa, qui, dans les années 1990, était  une organisation qui était encore en train de prendre forme », explique Karel.

Mais pourquoi un médecin généraliste prend-t-il la décision de rejoindre le siège d’une ONG ? « J’ai trouvé que mon travail de médecin à Memisa était très proche de mon travail de médecin généraliste. On offre une oreille attentive, on oriente les gens, on travaille avec des spécialistes et on s’assoit avec les gens ». La motivation intrinsèque de Karel pour travailler dans le secteur découle de son amour de la collaboration et du multiculturalisme. « Travailler avec des personnes d’autres continents, d’autres cultures, s’enrichir mutuellement de connaissances et d’expériences, je trouve que c’est une approche précieuse dans la vie », déclare Karel.

Le contexte de la coopération au développement change  

Karel Gyselinck a beaucoup d’expérience dans le secteur de la solidarité internationale. En 2024, il entrevoit un certain nombre d’évolutions positives dans la manière dont la coopération internationale est menée. Ce qui caractérise Memisa dans la manière de faire de la coopération internationale tourne autour de trois valeurs fondamentales, selon Karel : le partenariat égalitaire, la connaissance du terrain et la flexibilité.

En Inde, Memisa collabore avec WBHA pour l’empowerment des femmes

Les partenariats équitable sont élément fondamental dans la manière dont Memisa fait de la coopération internationale. Selon Karl, il est important que la demande de coopération émane du partenaire lui-même. « Nous ne devons pas imposer l’aide nous-mêmes, ce qui s’est trop souvent produit par le passé, mais nous devons faire preuve d’humilité », déclare Karel. Alors que la « coopération au développement » était autrefois fortement axée sur le Nord et le Sud, les ONG s’inscrivent aujourd’hui de plus en plus dans un long processus, mené par les partenaires eux-mêmes.

 

« Dans notre façon de travailler ensemble, nous devons faire preuve de plus d’humilité »

Karel Gyselinck

Karel souligne l’importance d’une collaboration constructive, sous forme de dialogue, et du fait que ce n’est pas à nous de fixer l’ordre du jour. « Ce n’est pas à nous de trouver des solutions, elles viennent principalement du terrain. La souveraineté du pays partenaire est toujours le point de départ. Mais en tant qu’acteurs de la coopération internationale, nous pouvons soutenir ce processus. »

Un deuxième aspect important est la flexibilité. Lors de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un projet, nous ne devons pas nous en tenir à une seule méthode de travail. Les procédures associées à la mise en œuvre du projet doivent permettre une certaine flexibilité. « Car il est important de pouvoir procéder à des ajustements substantiels lors de la mise en œuvre d’un projet, en fonction de l’évolution du contexte. Si l’on compare l’Inde d’aujourd’hui à celle d’il y a 20 ans, elle n’est plus du tout la même. La manière dont nous élaborons un projet est complètement différente.

La connaissance du terrain est également cruciale dans le cadre de la coopération internationale, « un domaine dans lequel Memisa est très forte », déclare Karel. Les concepts et la théorie ne peuvent être traduits avec succès qu’une fois sur le terrain. « Une fois sur le terrain, on voit vraiment quels sont les besoins réels et on les examine avec les acteurs locaux. Un autre changement positif est celui de la connaissance. « Alors que nous dépendions principalement de l’expertise européenne, la plupart des experts avec lesquels nous travaillons aujourd’hui viennent d’autres continents. Cet échange de connaissances avec les pays du Sud Global est extrêmement intéressant ».

Une collaboration positive en Inde, grâce aux connaissances du terrain

En Inde, Memisa soutient la West Bengal Voluntary Health Association (WBVHA), une organisation qui soutient un réseau d’ONG locales. Soutenue par Memisa, WBVHA se distingue par son impact sur le terrain. Par exemple, WBVHA soutient la mobilisation des communautés pour développer des initiatives locales qui promeuvent le droit et l’accès aux soins de santé.

En tant que bénévole pour Memisa, Karel travaille principalement au suivi du projet en Inde. Il y a plus de 25 ans d’expérience, en coopération avec la WBVHA. Ensemble, Memisa et WBVHA ont mis en réseau plus de 40 ONG locales autour des soins de santé. Les femmes, les adolescents et personnes âgées ont notamment créé des groupes d’entraide pour les urgences médicales, le bien-être mental et l’éduction sexuelle.

Cela permet de renforcer également les relations avec l’état, ce qui est très important, selon Karel : « Parce que pour apporter des changements, il faut non seulement commencer à chercher des solutions au niveau local, mais aussi commencer à influencer la politique avec le gouvernement, créer des réseaux et s’organiser ensemble.

La collaboration avec notre partenaire en Inde est un bon exemple où les trois composantes évoquées plus haut dans cet article entrent en jeu. « Dans ce partenariat, une grande importance est accordée au partenaire. En travaillant ensemble depuis de nombreuses années, nous avons développé une vision et des valeurs communes et nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre ».

Karel Gyselink et Biswantah Basu de WHBA : ‘Une belle amitié s’est développée. »

 

Cette belle et longue coopération avec les partenaires indiens a donné naissance à un livre rassemblant des expériences sur les soins de santé en Inde, « Sailing below the waves »

 

Vous aussi vous souhaitez vous impliquer pour l’accès aux soins de santé dans le monde ? Découvrez nos appels à bénévoles et nos offres d’emploi sur : https://memisa.be/fr/jobs/ 
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9 février 2024

Pour une prise en charge de l’épilepsie en Guinée Conakry

L’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Dans beaucoup de pays, comme en Guinée Conakry, cette maladie neurologique est encore associée à la sorcellerie. Les personnes épileptiques sont exposées à l’exclusion et la discrimination. Pourtant, des traitements efficaces existent. Memisa et Fraternité Médicale Guinée agissent pour que l’épilepsie soit reconnue en Guinée et que des traitements soient disponibles. 

Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est une affection chronique du cerveau. Elle se définit par la survenue de crises épileptiques, soudaines et imprévisibles. Ces crises sont dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Elles se concrétisent de manières très différentes d’une personne à l’autre, pouvant se résumer à une suspension de la conscience de quelques secondes, des mouvements involontaires ou une perte de connaissance avec convulsions1. Bien que l’épilepsie ne puisse pas être guérie, elle peut généralement être contrôlée avec un traitement approprié.

L’épilepsie concerne plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et près de 80 % des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée-Conakry, Memisa et l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée agissent pour que les personnes épileptiques aient accès à des soins appropriés.

 

Une maman et son enfant chez le médecin en Guinée

L’épilepsie fait l’objet de nombreuses croyances, partout dans le monde

Dans de nombreux pays, l’épilepsie, comme les maladies mentales, est encore considérée comme une maladie incurable, un sort jeté par les dieux ou un envoûtement. C’est le cas en Guinée Conakry mais également plus près de chez nous. Ainsi, en 2016, la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie dressait un constat étonnant : 9% des Français interrogés pensaient encore que les causes de cette maladie sont surnaturelles, 26% s’imaginent qu’elle est liée à une bactérie. Pourtant, l’épilepsie est bien une affection neurologique, facilement prise en charge avec des traitements appropriés.

En Guinée Conakry, beaucoup de personnes épileptiques sont exclues de la société

En Guinée, beaucoup de personnes craignent les porteurs d’épilepsie. Par peur de l’envoûtement ou de la contamination, les communautés rejettent les malades. La plupart des personnes épileptiques perdent leur travail, et les enfants ne peuvent plus retourner à l’école.

Formation, sensibilisation et traitement adapté : les 3 piliers de Memisa pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie

Memisa et Fraternité Médicale Guinée appuient dans un premier temps la formation du personnel de santé. Pour que chaque infirmier sache poser le diagnostic de l’épilepsie et offrir à ses patients des soins adaptés.

Nous formons également des agents communautaires. Ce sont des bénévoles de la communauté qui discutent avec les familles. Lorsqu’ils repèrent un cas d’épilepsie, ils peuvent les orienter vers le centre de santé en cas de besoin. Ces hommes et ces femmes sont un soutien précieux. Ils sensibilisent également la communauté pour que les personnes épileptiques ne soient plus pointées du doigt.

 

Nous approvisionnons enfin les centres médicaux en médicaments et traitement antiépileptiques.  

Témoignage d’Oumar, patient épileptique à Télimélé

 

Oumar a 29 ans. Il a quitté les bancs de l’école quand il avait 10 ans, car ses crises répétées faisaient peur aux élèves et aux professeurs. Ses parents ont eu plusieurs fois recours à la médecine traditionnelle, sans résultats. Après une visite de l’Agent Communautaire dans leur village, les parents d’Oumar ont accompagné leur fils au centre de santé de Télimélé. Là-bas, il a été accueilli par le personnel de santé et a reçu des médicaments antiépileptiques. Après quelques mois de prise en charge, son état de santé s’est beaucoup amélioré. Sa maman témoigne :  

« Avant de venir au centre médical, j’avais déjà donné trois chèvres à un guérisseur traditionnel pour qu’il soigne mon enfant, sans amélioration de son état (ndlr : les chèvres valent environ 200€ chacune.  Les médicaments ont beaucoup soulagé mon garçon. Aujourd’hui, il nous aide à faire les travaux aux champs, il a des amis et se débrouille seul. » 

 

En Guinée Conakry, les patients épileptiques ont droit à vivre leur vie comme ils l’entendent ainsi qu’ à un traitement de qualité. Memisa et Fraternité Médicale Guinée travaille au quotidien pour lever les tabous au sujet de cette maladie et offrir au patient des solutions abordables.   

 

Vous aussi aidez Memisa et Fraternité Médical à soutenir les patients épileptiques

 

 


  1. Qu’est-ce que l’épilepsie – Ligue francophone belge contre l’épilepsie ASBL (ligueepilepsie.be)
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5 février 2024

Enregistrement des naissances et dossier médical familial: 2 facettes du projet Memisa financé par l’Union européenne

Memisa facilite l’enregistrement des naissances et la mise en place de dossiers médicaux familiaux en RD du Congo, via le Programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme multidimensionnel est mis en œuvre par Memisa et financé par l’Union européenne. Dr Yves Sossou travaille pour Memisa dans la province du Kongo Central. Il nous explique les deux aspects clés du projet.

 

Les enfants dont la naissance a été enregistrée ont un meilleur accès aux soins de santé (Kongo Central, RD Congo)

Le dossier familial est un outil pour des soins de santé de meilleure qualité

Le dossier médical familial a été développé dans le cadre du Programme USE, afin d’améliorer la situation sanitaire des habitants du Kongo Central. Le dossier familial permet aux prestataires de soins de connaître l’historique de santé des ménages et des aires d’intervention et de faire un meilleur suivi de leurs patients. En collaboration avec son partenaire local, la  MUSAKIS-FASS,  Memisa apporte une assistance technique et un soutien financier pour renforcer ce système.

Yves Sossou est médecin en santé publique et Assistant Technique International pour Memisa.  Il décrit le dossier familial comme “une database” d’informations sur l’état de santé de tous les membres de la famille.  « Le dossier médical permet une connaissance approfondie des situations médicales de chaque membre d’une famille. Cela permet d’apporter des soins très spécifiques pour chaque patient. »

Des soins plus adaptés et une confiance renforcée vis-à-vis du corps médical

L’implémentation des dossiers médicaux  est une solution win-win pour l’ensemble de la communauté. D’une part, les centres de santé peuvent fournir des soins complets, spécifiques et continus de qualité. D’autre part, la population fait davantage confiance aux centres de santé. Elle s’engage, lorsqu’elle a besoin d’aide médicale, à considérer les centres de santé comme un endroit fiable où elle peut être soignée. Le dossier familial crée ainsi une sorte d’ « engagement mutuel » entre la population et les centres de santé. La qualité des soins de santé s’en trouve ainsi améliorée.

LE DOSSIER MÉDICAL FAMILIAL 

C’est une base de données en lien avec la situation de santé de chaque membre de la famille

⇒ Tous les actes médicaux sont enregistrés dans le dossier

⇒ Il garantit une connaissance approfondie de l’état de santé de chacun

⇒ Il permet d’apporter des soins adaptés au patient et au profil épidémiologique de l’aire de santé

⇒ Grâce aux données compilées, il est plus facile de réaliser des enquêtes épidémiologiques  plus larges

Le dossier médical familial permet de dresser un tableau de l’état de santé général de la communauté

Les dossiers familiaux sont actualisés de manière continue. « Les données sont collectées continuellement et régulièrement mises à jour. À chaque fois qu’un membre d’une famille se rend au centre de santé ou à l’hôpital ou qu’un prestataire réalise une visite à domicile, les données sont ajoutées », précise Dr Sossou.

 

Yves Sossou est responsable de la mise en oeuvre du Programme USE dans la Province du Kongo Central (RD du Congo)

Le dossier médical familial est un bon moyen de comprendre quels sont les besoins sanitaires dans la région.  La compilation de données médicales diverses permet de mener des enquêtes épidémiologiques approfondies, dans des zones spécifiques. Par exemple, il est possible de déterminer quelles sont les pathologies les plus courantes dans la région. Les dossiers familiaux permettent ainsi de fournir aux populations locales des soins sur mesure, adaptés aux maladies les plus courantes localement.

L’enregistrement des naissances est indispensable pour garantir le droit à la citoyenneté

L’enregistrement des naissances est une porte d’entrée privilégiée pour bénéficier d’un dossier familial.  Un dossier médical ne sera jamais exhaustif si la naissance du patient n’a pas été enregistrée.  Ne pas enregistrer la naissance d’un enfant peut même avoir des conséquences néfastes pour son accès futur aux soins de santé.  « Si un enfant a besoin de soins spécifiques et doit être transféré d’urgence à l’étranger pour être soigné, il n’aura pas vite accès aux soins de santé auxquels il aurait droit car il serait difficile de lui établir rapidement des documents de voyage», explique Dr Sossou.

L’enregistrement des naissances est l’un des droits de l’enfant, consacrés par la loi portant protection de l’enfance de la RD Congo  et certaines dispositions du Code de la Famille. En l’absence d’un acte de naissance, l’enfant ne peut bénéficier pleinement des droits y afférant  civiques, économiques, politiques, social et culturel (santé, éducation à l’extérieur du pays, nationalité, héritage en cas de décès de parents, etc), explique Dr Sossou.

En RD Congo, et plus particulièrement dans la province du Kongo Central, la situation en matière d’enregistrement des naissances est préoccupante. Avant l’intervention de Memisa dans les zones de santé de Kisantu, Ngidinga et Gombe-Matadi, seulement 31% des naissances étaient enregistrées. « Cela signifie que plus des deux tiers des enfants n’ont pas de document d’état civil. Leur citoyenneté en tant qu’enfants de la RD Congo  est compromise, déclare Dr Sossou.

 

Médecins, infirmiers, travailleurs communautaires… Toutes et tous agissent pour faciliter l’enregistrement des naissances au Kongo Central.

Comment Memisa facilite-t-elle l’enregistrement des naissances en RD Congo?

« La proportion de naissances enregistrées a atteint les 61% dans les zones de santé d’intervention. C’est grâce à l’appui de Memisa qui facilite l’enregistrement des naissances, précise Dr Sossou, qui qualifie ces progrès d’ « encourageants et prometteurs ».

En RD Congo, lorsqu’une naissance n’est pas enregistrée dans les 90 jours, les coûts d’enregistrement augmentent et se situent entre 140€ et 180€ par enfant. « C’est pourquoi beaucoup de parents ne déclarent pas la naissance de leurs enfants au-delà de la période de gratuité de 90 jours. ». Il revient au tribunal de paix ou pour enfant de statuer sur ces cas.  Memisa plaide pour la mise en place d’un mécanisme facilitant la régularisation des actes de naissance des enfants de plus de 3 mois. Des séances de plaidoyer ont été menées en direction du tribunal pour enfant de  Mbanza-Ngungu et du tribunal de paix de Madimba.

Désormais, les parents reçoivent à la maternité un formulaire de procuration. C’est le personnel soignant qui dépose ces formulaires à l’état civil à la fin de chaque mois. Ensuite, les actes de naissance sont délivrés et remis aux parents via les centres de santé. Ce système contribue à l’amélioration significative du nombre de déclarations de naissance.

Pour les naissances de plus de 90 jours, des fiches valant requête sont renseignées au niveau des secteurs d’état civil et transmises par les Médecins chef de zone aux tribunaux en vue de la délivrance des ordonnances portant acte de notoriété supplétif à un acte de naissance.

Memisa a organisé une formation à ce sujet pour le personnel de santé et les équipes des secteurs d’état civil.  « Des frais de déplacement sont payés sous forme de forfait à la fin de chaque mois au responsable de chaque centre de santé. Cela couvre les frais engagés par le personnel soignant pour déposer le formulaire de procuration et distribuer les actes de naissance », explique Dr Sossou.

OSensibiliser les parents à l’importance des démarches administratives à la naissance de leur bébé

La population locale ne perçoit pas toujours l’importance de l’enregistrement des naissances. C’est pourquoi Memisa met également l’accent sur la sensibilisation. Nous collaborons avec des relais communautaires. Ils et elles informent la population locale de ce qu’est un acte de naissance, de son utilité, de ses avantages, mais aussi des conséquences (possibles) causées par son absence. Memisa sensibilise également les (futures) mères lors, par exemple, des consultations prénatales, postnatales et des séances de vaccination. Les agents communautaires jouent également un rôle important à cet égard à travers des visites à domicile.

Vous voulez plus d’informations sur le Programme USE au Kongo Central? Lisez notre article: https://memisa.be/fr/appui-au-bien-etre-des-populations-congolaises-avec-le-projet-use/

 

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29 janvier 2024

Comment sont gérés les déchets médicaux en RD du Congo ?

Hôpital, centre de santé, laboratoire médical,… Toutes les structures de soins produisent des déchets dangereux. La manipulation de ces déchets médicaux présente des risques pour la santé du personnel soignant, des patients et de la population qui vit aux alentours de ces infrastructures médicales. Découvrez quelles mesures Memisa met en place pour les protéger.

Les déchets médicaux sont des déchets à risques pour la santé et l’environnement

La plupart des déchets médicaux requièrent une manipulation prudente. Les aiguilles usagées et les pansements infectés présentent ainsi un risque majeur de transmission de maladies graves, comme les hépatites B et C ou le VIH. D’autres déchets sont nocifs pour l’environnement. C’est le cas des flacons de produits chimiques en provenance du laboratoire, des piles usagées, des médicaments périmés, des ampoules fluorescentes, …

Laboratoire produits chimiques RDC

Beaucoup d’intrants médicaux sont dangereux au moment de leur élimination.  Incinérés dans de mauvaises conditions, transportés sans précaution particulière ou mal stockés, ils peuvent libérer des vapeurs nocives, causer des irritations, des coupures ou brûlures.

Parce qu’il présente des risques pour la santé et l’environnement, le traitement des déchets médicaux exige des infrastructures, des connaissances et des mesures de prévention particulières. En RD du Congo, l’Etat a fixé des normes en matière de gestion des déchets hospitaliers. Cependant, ces exigences sont difficiles à respecter principalement par manque de moyens et d’infrastructures.

L’importance de réhabiliter et construire des zones de déchets pour réduire les risques sanitaires liés aux déchets médicaux

La construction de zones de traitement des déchets permet de réduire les risques sanitaires et environnementaux. Les zones à déchets sont généralement équipées :

  • d’incinérateurs
  • de fosses à placentas
  • de fosses à verre
  • de points d’eau

zone de traitement des déchets médicaux en RDC

Une zone à déchet réhabilitée protège la communauté de nombreux dangers liés aux déchets médicaux

Les incinérateurs permettent l’élimination des déchets secs (seringues, lames, coton-tiges, masques, etc.) par combustion à très haute température. Ils sont construits en briques réfractaires.

Après chaque accouchement, les placentas sont placés dans la fosse d’enfouissement prévue à cet effet, où ils se décomposeront naturellement.  La fosse à verre permet quant à elle d’enfouir en toute sécurité les éléments tranchants, comme les flacons de vaccin.

Fosse à placenta centre de santé RDC

 

Les zones à déchets sont protégées par une clôture et leur accès et interdit à toute personne non autorisée. Cela permet de tenir la population à l’écart de tout danger. La manipulation des déchets est réservée aux membres du personnel formés à cet effet.

Les prestataires de soins doivent également être formés aux mesures d’hygiène

A elle seule, la présence des zones à déchets ne permet pas la bonne gestion des déchets médicaux de manière automatique. La présence de personnel formé est une condition indispensable pour garantir la bonne utilisation et l’entretien de ces infrastructures. Dans le Kwilu en 2023, des prestataires de soins ont participé à une formation sur la bonne gestion des déchets médicaux. Durant cet atelier, les professionnels de soins ont été formés à la prévention et au contrôle des infections. Ils ont également appris les bonnes pratiques de tri, de brûlage et d’enfouissement des déchets. Ils ont été formés à l’utilisation de l’incinérateur, des fosses a placentas et des fosses à verre ainsi qu’à la décontamination des poubelles.

zone à déchets ONG RDC

Grâce à Memisa, « le changement se fait ressentir ! »

Depuis 2023, Memisa a contribué à l’installation de zones à déchets conformes dans les zones de santé de Kingandu et de Pay Kongila, situées dans la province du Kwilu. Au Nord du pays, Memisa a également équipé les zones de santé de Budjala, Bominenge et Bokonzi. Nous construisons également des zones à déchets dans d’autres pays, conformément aux normes en vigueur dans chaque état, comme en Guinée en 2022.

La gestion des déchets est un domaine d’intervention à ne pas sous-estimer. En tant qu’ONG nous contribuons, par nos actions, à la gestion des déchets médicaux en RDC. Notre soutien contribue à améliorer l’hygiène, et donc la santé des populations locales.

 

 

 

 

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22 janvier 2024

Des infrastructures médicales rénovées pour une meilleure santé

Ghislaine a accouché au Centre de santé d’Itara, dans le Sud-Kivu (RD du Congo). Construit avec des planches de bois, ce centre ressemble davantage à une petite cabane qu’à une maternité. Le froid, l’humidité, les insectes, passent à travers les lattes de bois. Ghislaine ne s’y sent pas en sécurité, avec son bébé.

Chaque année, Memisa construit et rénove des centres de santé dans les zones rurales en RD du Congo, dont les centres d’Itara et de Balaw.

Qu’est-ce qu’un centre de santé ?

En RD du Congo, les personnes souffrantes et les femmes enceintes sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche pour y recevoir des soins.

Elles y sont accueillies par des infirmiers, spécialement formés pour accompagner les accouchements sans complication, administrer les vaccins aux enfants ou recevoir les patients en consultation. Le centre de santé permet ainsi un premier contact entre la population et le système de santé officiel. C’est également au centre de santé que les femmes se rendent pour bénéficier de consultations prénatales et faire le suivi de leur grossesse.

 

L’Etat exige la présence d’1 centre de santé pour 10.000 habitants. Cet objectif n’est pas encore atteint.    

Des centres de santé en mauvais état

Les centres de santé ne sont pas toujours en bon état. Certains sont construits en blocs de ciment ou en briques. D’autres sont faits de torchis ou de planches de bois, appréciées des termites.

Un centre de santé délabré, c’est un risque sérieux pour la sécurité des patient.e.s. Fuites d’eau, effondrements, … L’état du bâtiment peut véritablement mettre en danger la vie du personnel médical et des malades.

 

Centre de Santé de Digi, avant réhabilitation

A Balaw, par exemple, dans la province du Sud-Ubangi, le centre de santé menaçait à tout moment de s’effondrer. Sans alternative, des patients continuaient néanmoins à venir s’y faire soigner. Le personnel médical tentait tant bien que mal de les accueillir dans les meilleures conditions possibles.

« Un de mes enfants est né dans le centre de santé de Balaw, avant qu’il ne soit reconstruit. Ce jour-là il pleuvait fort… Et je voyais le bâtiment qui bougeait avec le vent ! J’avais des contractions et j’avais mal… mais j’avais aussi peur. Il fallait être courageuse pour venir accoucher ici.  Beaucoup des femmes hésitaient. Certaines préféraient se rendre à pied ou à vélo dans un autre centre de santé, à 17km d’ici, à pied ou à vélo. Maintenant, nous sommes très contents du nouveau bâtiment ! Maman Anto, Balaw. »

 

Un impact sur l’hygiène

Etre soigné dans un établissement de santé en mauvais état c’est aussi prendre le risque de contracter des infections nosocomiales. En effet, comment assurer un niveau d’hygiène adéquat au sein du centre de santé quand le sol de la maternité est en terre battue ? Quand de l’eau fuit de la toiture ? Le risque d’infections parmi les patients et le personnel est bien présent.

Finalement, lorsque le centre de santé tombe en ruines, la population perd confiance dans le système de soins. Les malades sont plus réticents à se rendre au centre de santé. Dans le meilleur des cas, il se rendent alors dans un autre centre médical plus éloigné. Mais parfois, ils se tournent vers des « charlatans » dont les conseils sont parfois dangereux pour la santé.

Le centre d’Itara (Sud-Kivu) avant la réhabilitation

Memisa appuie la réhabilitation et la construction de centres de santé

Tout patient qui se rend au centre de santé pour des soins devrait y trouver :

  • Un environnement sécurisant
  • Un lit et des draps propres
  • De l’eau potable
  • Du personnel de santé qualifié
  • Des médicaments

 

Le centre de santé d’Itara (Sud-Kivu), nouvellement construit

Memisa réhabilite des centres de santé en mauvais état. Nous y installons quelques panneaux solaires et des gouttières pour récupérer l’eau de pluie. Nous essayons également de rendre les centres de santé plus agréables pour les femmes qui viennent y accoucher (voir notre article : Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes – Memisa). Nous équipons ensuite le centre afin que les patients disposent de lits en nombre suffisant. Nous fournissons également du matériel de base comme des stéthoscopes, des balances, des seringues et du matériel gynécologique.

Inauguration du CS de Digi (Haut-Uélé)

Depuis le début de son programme , Memisa a ainsi réhabilité une dizaine de centres de santé en Afrique !

Vous aussi, vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice ? Faites-un don et participez à la construction de nouveaux centres de santé.

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9 janvier 2024

Appui au bien-être des populations congolaises avec le projet USE

Memisa oeuvre pour l’amélioration de la santé des communautés et le bien-être des populations en RD du Congo dans le cadre du Projet Unis pour la Santé et l’Education (USE). Un projet mis en œuvre par Memisa avec l’appui de l’Union européenne. Ce projet de grande envergure a été lancé il y a près d’un an. Il s’articule autour de plusieurs thématiques. De belles réussites ont déjà été enregistrées en Ituri et au Kongo Central, les deux provinces où le projet est mis en œuvre. Dr. Yves Sossou travaille pour Memisa dans la province du Kongo Central en tant qu’assistant technique international Médecin Santé Publique. Dans cet article, il nous donne un aperçu du projet.

 

Yves Sossou est responsable de la mise en oeuvre du Projet USE dans la province du Kongo Central (RD du Congo)

Une approche multidimensionnelle

Avec le projet USE (Unis pour la Santé et l’Education), Memisa contribue à l’amélioration de la santé et le bien-être de la population congolaise en renforçant le système de santé local. Les bénéficiaires du projet sont les populations des provinces d’intervention du projet, environ 2 000 000 d’habitants de la province de l’Ituri, ainsi que les habitants du Kongo Central, où vivent plus de 500 000 personnes. Ce projet d’envergure est financé par l’Union européenne.

Au Kongo Central, le projet USE est mené dans trois zones de santé. Nous y renforçons le système de santé local grâce à un soutien technique et financier. Par exemple, des stages sont organisés pour les professionnels de la santé, ce qui leur permet d’affiner leurs connaissances et leurs expériences pratiques.

Ainsi, des médecins suivent un stage dans un autre hôpital pour y acquérir une expertise technique. A leur retour dans leur hôpital d’origine, ces médecins peuvent désormer traiter des patients qu’ils ne pouvaient pas soigner dans le passé. Un médecin témoigne :

«  Je suis fier de pouvoir maintenant contribuer à sauver des vies et à donner le sourire à mes patients. » «  Dr Padou Luwawu Kiangebeni

Le projet accorde une importance particulière à la gestion efficace et efficiente des médicaments. Cet aspect est essentiel pour améliorer la qualité des soins. « Memisa appuie les différentes zones de santé dans la gestion des médicaments. L’obejctif est de distribuer les médicaments vers les différents centres de santé de manière efficiente », explique Yves Sossou. Memisa soutient par exemple la CAAMEKI, le centre de distribution régionale des médicaments du Kongo Central. Des tables rondes d’échanges sur la gestion des médicaments ont également été organisées, au cours desquelles des informations ont été partagées sur les difficultés, les défis et les approches de solutions en matière de gestion des médicaments.

 

Le thème de la gestion efficiente des médicaments est au coeur du projet USE

L’importance de l’enregistrement des naissances 

En RD du Congo, l’enregistrement des naissances est un des droits de l’enfant, inscrit dans la loi sur la protection de l’enfance. L’enregistrement des naissances est déterminant pour la santé des populations. En effet, si la naissance d’un enfant n’est pas enregistrée, cela nuit à son accès aux soins de santé. Il est donc important que les parents fassent cette démarche dans les 90 jours qui suivent la naissance de leur enfant. Après ces 90 jours, l’enregistrement de la naissance est toujours possible, mais relativement coûteux.

En matière d’enregistrement des naissances (et donc des droits correspondants de l’enfant) en RD du Congo, et plus particulièrement dans la province du Kongo Central, la situation est préoccupante. Dans un centre de santé test, seulement 31% des naissances étaient enregistrées, avant l’intervention de Memisa. Cela signifie que plus de deux tiers des enfants n’ont pas de document d’état civil. Cela met en péril leur citoyenneté.

« Grâce à l’appui de Memisa, le taux d’enregistrement des naissances dans ce centre de santé, est passé à 61 %, ce qui est très encourageant et prometteur« , explique Dr. Sossou. C’est loin d’être parfait, mais c’est une amélioration significative. Cela est dû en partie à l’introduction d’un formulaire de procuration pour les naissances à la maternité. Les prestataires de soins remettent eux-même ce formulaire à l’état civil. Les parents reçoivent ensuite les actes de naissance, quelques semaines plus tard, sans avoir mené eux-mêmes les démarches administratives.

 

Disposer d’un acte de naissance est crucial pour l’avenir des enfants

L’introduction du dossier familial

L’introduction du dossier familial améliore également la situation sanitaire de la population. Ce dossier comprend les informations relatives à la santé pour chaque membre de la famille. Ces données sont conservées sur papier ou sous forme numérique. « Avec un tel dossier familial, la situation sanitaire des membres de la famille est toujours mise à jour et le personnel médical a une meilleure connaissance de l’état de santé du patient », explique Dr. Sossou.

Le dossier familial permet une connaissance approfondie des situations familiales et, par conséquent, une prise en charge globale de chaque membre de la famille. L’existence d’un dossier familial améliore l’accès à des soins de qualité et est une situation gagnant-gagnant pour l’ensemble de la société.

Un projet couronné de succès

Un certain nombre de succès ont déjà été obtenus dans le cadre du projet USE. Le projet a démarré début 2023 et se poursuit jusqu’en juin 2024.

Outre l’augmentation des enregistrements de naissances, un nouveau « contrat social » entre les centres de santé et la population, une gestion plus efficace des médicaments et une meilleure expertise des médecins grâce aux stages, le projet USE améliore la santé de la population en général. Des centaines de femmes bénéficient d’une meilleure prise en charge gynécologique, d’un accès à des interventions chirurgicales de qualité et d’une réduction des infections post-opératoires dans les hôpitaux.

La formation, l’appui à la gestion des médicaments, la facilitation de l’enregistrement des naissances et l’introduction du livret de famille améliorent l’accès à des soins de santé de qualité au Kongo Central.

 

Dans la zone de Kisantu (Kongo Central) Memisa soutient les soins de santé pour les femmes et les enfants.

 

Gardez un œil sur nos réseaux sociaux dans les semaines et les mois à venir pour en savoir plus sur l’avancement du projet USE. 

 

 

 

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15 décembre 2023

Des alternatives durables pour vaincre la malnutrition

La malnutrition est l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde. Et chaque année, on observe une augmentation du nombre d’enfants sous-alimentés. Une tendance alarmante qui exige une intervention rapide. Memisa lutte contre la malnutrition des enfants en valorisant la consommation d’aliments disponibles localement.

Au Sud-Ubangi (RD du Congo), 9 enfants de moins de 5 ans sur 100 souffrent de malnutrition aigüe et 1 enfant sur 2 de malnutrition chronique (BDOM Budjala, 2021). Des chiffres plus qu’inquiétants.

Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aigüe sévère se caractérise par une perte de poids significative. Elle joue un rôle dans environ 45 % des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (OMS, 2021). Elle fait l’objet d’une urgence médicale et nécessite une prise en charge rapide et efficace.

Une méthode largement utilisée pour lutter contre la malnutrition aigüe est l’utilisation d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), importés et commercialisés.

Les ATPE sont des compléments alimentaires énergétiques, enrichis en minéraux et vitamines. Ils se révèlent très efficaces pour surmonter la phase aigüe de la malnutrition, en particulier lors de situations d’urgence humanitaire. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles partout et souffrent régulièrement de ruptures de stock.

C’est pour cette raison que Memisa ne dote pas les centres de santé en ATPE commercialisés mais se tourne vers des solutions alternatives, locales et plus durables.

En collaboration avec son partenaire local au Sud-Ubangi, le BDOM Budjala, Memisa encourage la production de bouillies thérapeutiques par les prestataires de soins, destinées spécifiquement pour la prise en charge de la malnutrition aigüe. Ces bouillies sont élaborées à partir de produits locaux tels que la farine de maïs, les arachides, favorisant ainsi une approche plus durable et adaptée aux réalités locales.

La rapidité est la clé dans le cas de la prise en charge de la malnutrition aigüe.

C’est pourquoi Memisa forme également des bénévoles au sein des communautés (appelés les « relais communautaires ») à la détection des cas de malnutrition. Ces volontaires peuvent ainsi repérer rapidement les enfants malnutris dans les villages et aider leurs parents tout au long du processus de prise en charge Au plus vite l’enfant se rend  au centre de santé, au plus vite il pourra être remis sur pied.

Malnutrition chronique

La malnutrition chronique, quant à elle, se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté et de vulnérabilité des familles. Elle peut se manifester lorsque l’alimentation n’est pas équilibrée.  Un enfant atteint de malnutrition chronique pendant une période prolongée, souffrira d’un retard de croissance. Ses défenses immunitaires seront également fortement affaiblies. Dès lors, il sera davantage confronté aux risques de maladies (diarrhées, paludisme…). Pour lutter contre la malnutrition chronique, Memisa mise sur la prévention et la sensibilisation des communautés.

« Aucun projet de lutte contre la malnutrition ne peut réussir s’il n’est basé sur les causes profondes de celle-ci et sans l’implication réelle de la communauté. Impliquer  la communauté, c’est lui permettre de s’investir dans sa propre sécurité alimentaire et endiguer de manière durable la malnutrition. » Dr. Nakwa Senemona, Directeur du BDOM Budjala

Memisa et le BDOM organisent ainsi des ateliers de cuisine et de sensibilisation dans le centre de santé pour que les parents apprennent à préparer des repas équilibrés à la maison.

Le BDOM diffuse également des messages d’information et de prévention à la radio pour alerter les parents sur les dangers de la malnutrition et sur les moyens de l’éviter.

 Plus d’informations sur le sujet dans notre Memisa Info intégralement consacré à la problématique de la malnutrition.

 

 

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6 décembre 2023

Comment lutter contre les violences obstétricales

Pour beaucoup de femmes, il n’est pas rare de subir des violences gynécologiques et obstétricales dans le cadre médical. Cette situation inacceptable est notamment fréquente en Afrique de l’Ouest.

Le terme « violences gynécologiques » fait référence à des violences physiques, verbales, psychologiques et/ou sexuelles qui se produisent pendant un accouchement, une consultation chez le gynécologue ou une consultation prénatale. 

Ces violences peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé physique des femmes qui ont subi ces situations. Dans le cadre d’examens brutaux, par exemple, on parle de véritables blessures, d’infections, de complications obstétricales et même, dans les cas les plus graves, de décès. Elles ont également un impact négatif sur la santé mentale des femmes, pouvant entraîner des troubles de l’anxiété, des dépressions ou du stress post-traumatique.

En Guinée, plus d’un tiers des femmes ont subi des violences obstétricales ou ont été victimes de discrimination lors de leur accouchement [1]. L’OMS y recense un taux anormalement élevé d’examens vaginaux, d’épisiotomies et de césariennes pratiqués sans le consentement des patientes.

DES VIOLENCES AUX ORIGINES MULTIPLES

Les causes des violences obstétricales notamment en RD du Congo et en Guinée sont multiples. Elles sont liées à des facteurs culturels, sociaux, économiques et politiques.

Il est parfois attendu qu’une femme soit « forte » lorsqu’elle accouche. La maman fait ainsi face à une pression qui n’autorise aucun signe de faiblesse. Pleurer pendant un accouchement ou un acte médical est source de grand déshonneur pour ces femmes et leur famille. Les douleurs ressenties par les femmes  sont alors minimisées par les accoucheurs et les accoucheuses. Certains membres du personnel médical peuvent même avoir des comportements brutaux pour que leur patiente reste « calme ». Des cris, des insultes peuvent fuser.

Les violences obstétricales sont également dues à la perpétuation de la discrimination et la stigmatisation fondées sur le genre, l’ethnie ou l’âge. Les adolescentes et jeunes femmes sont plus à risque de subir des violences durant les actes obstétriques que les femmes plus âgées. Cela s’explique par des facteurs culturels et symboliques qui posent un jugement sur la sexualité des patientes, bien souvent considérée comme taboue. Les normes sociales patriarcales perpétuent les inégalités de genre et contribuent à cette violence.

Par ailleurs, le mauvais traitement des patientes est aussi lié aux conditions de travail du personnel de santé et aux contraintes liées au système de santé. Cela inclut le manque de ressources, de matériels et de formation du personnel de la santé. En effet, les standards professionnels sont souvent ignorés, entrainant l’abandon ou la négligence dans la prise en charge des patient.e.s, le recours à la force ainsi que la transgression de la confidentialité.

Enfin, de nombreuses femmes sont régulièrement retenues dans les hôpitaux après avoir accouché, faute de moyens financiers pour payer les soins.

Ces violences découragent les femmes enceintes à se rendre dans les hôpitaux ou les centres de santé pour être suivies et pour accoucher. Cela contribue au taux très élevé de mortalité maternelle et infantile. En RD Congo, 547 décès maternels pour 100 000 naissances ont été enregistrés en 2022 (UNICEF).

DES FORMATIONS POUR SENSIBILISER LE PERSONNEL SOIGNANT

Dans le Sud-Ubangi, Memisa et ses partenaires locaux ont imaginé un nouveau module de formations qui sera donné dès 2024. Ces formations, appelées « accouchements humanisés » sont destinées aux accoucheur.euse.s. L’objectif : sensibiliser le personnel soignant à l’importance de la manière dont les femmes sont prises en charge lors de leurs accouchements. Ces formations seront conformes aux lignes directrices de l’OMS « soins de maternité respectueux ».

Parce que les soins de santé, en particulier les soins de maternité, doivent aller de pair avec le respect de la confidentialité, de la dignité, et de l’intimité de chacun et chacune. Les femmes en visite au centre de santé ou à l’hôpital  doivent avoir la possibilité de faire des choix éclairés et de bénéficier d’un soutien bienveillant durant leur accouchement.

***

Les violences obstétricales doivent être prises au sérieux. Il est important de sensibiliser à la fois la population et le personnel de soin de santé à cette problématique et de mettre en place des mesures pour  prévenir et combattre ces violences dans le cadre médical. En outre, conscientiser la population à ses droits et lever le voile sur certains sujets tabous permet d’impulser un changement et une amélioration durable des traitements.

 

Soutenez Memisa dans notre lutte pour un meilleur accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Faites un don !

 

 


[1] https://www.who.int/fr/news/item/09-10-2019-new-evidence-shows-significant-mistreatment-of-women-during-childbirth

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30 novembre 2023

Au Sud-Kivu, l’éducation à la santé sexuelle n’a pas d’âge

Au Sud-Kivu, la sexualité et la santé reproductive sont taboues. Les jeunes n’ont que peu ou pas accès aux informations ni aux services concernant la contraception, la protection contre les maladies sexuelles transmissibles, la santé maternelle, …

Ce sont pourtant autant de questions importantes. Y répondre, c’est permettre aux futurs adultes de mener une vie sexuelle active et positive, sans souffrance physique ou psychologique.

Notre partenaire Action d’Espoir a, en collaboration avec Memisa, réalisé une enquête auprès de personnes influentes dans la communauté de Miti Murhesa, une zone de santé située au Sud-Kivu.

Plusieurs questions relatives à la vie et à la santé sexuelle et reproductive ont été posées à des prêtres, des enseignant.e.s, des chef.fe.s de clan et de membres de la société civile (jeunes et moins jeunes) actifs dans le domaine de la santé. Le résultat est étonnant. 61% du panel est d’accord avec l’affirmation suivante : « Si une jeune fille tombe enceinte c’est uniquement de sa faute ». Plus de 3 répondants sur 5 (63%) déclarent que les IST se manifestent toujours par des symptômes visibles.

Ainsi, les personnes, hommes et femmes, dont la voix porte au sein de la communauté, et en particulier auprès des jeunes, n’ont pas toujours la connaissance suffisante pour donner de bons conseils en termes de santé sexuelle et reproductive.

Savoir communiquer et répondre aux interrogations des jeunes

L’implication de la communauté, des parents et des leaders religieux, dans les activités de santé sexuelle et reproductive est pourtant capitale. Les aînés sont en première ligne pour briser les tabous et les barrières qui empêchent les jeunes d’accéder à leurs droits sexuels.

C’est pour cela qu’Action d’Espoir et Memisa ont organisé plusieurs formations en santé et droits sexuels et reproductifs auprès des représentants et représentantes de la communauté.

 

Sensibilisation SSR Sud-Kivu

Sensibilisation et formation des leaders communautaires à Miti Murhesa par Action d’Espoir

Suite à la formation, les mêmes questions ont été à nouveau posées aux participant.e.s. Après plusieurs jours de discussion et d’apprentissage, les membres de la communauté ont revu leur positionnement.

La quasi-totalité des répondants (99%) n’est plus d’accord avec l’affirmation « lorsqu’une jeune fille tombe enceinte, c’est uniquement de sa faute ». Près de 70% des personnes sont désormais conscientes que l’on peut être porteur d’une IST sans développer de signe visible de l’infection.

Antoine est directeur d’école et également pasteur dans l’église de son quartier. Il est régulièrement en contact avec des adolescent.e.s qui lui posent régulièrement des questions au sujet de la puberté et de la sexualité :

 

« J’ai appris comment aborder le sujet de la sexualité et des changements corporels avec les adolescents garçons et filles, et leur parler sans honte. Avant, si un jeune me posait des questions, je lui faisais directement des reproches ou des réprimandes. Je pense en fait que j’avais peur. Mais, désormais, je sais comment expliquer chaque chose par son nom. » Antoine, directeur d’une école et pasteur dans une église. »

C’est grâce à des projets tels que la sensibilisation et la formation de la population, et à l’implication de la communauté qu’Action d’Espoir et Memisa contribuent à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, dont la santé sexuelle et reproductive à Miti Murhesa. Depuis le début du programme, le taux d’utilisation de méthodes de planification familiale à augmenté de plus de 10%. Le nombre de personnes qui voit un professionnel médical en cas de problème de santé a également bondi de 21% à 45%.

 

***

La santé, c’est l’affaire des professionnels médicaux. Mais la communauté a aussi un rôle important à jouer pour permettre à chacun.e d’accéder à des soins de santé de qualité, en particulier les soins de santé sexuelle et reproductive.  Il est primordial d’accompagner ses représentants pour qu’ils et elles permettent aux générations futures de prendre leur santé en main.

 

Le sujet de la santé sexuelle et des droits reproductifs vous intéresse ? Découvrez d’autres projets de Memisa en lien avec cette thématique :

*Vidéo : Comment le consortium Memisa s’attaque-t-il aux défis de la santé sexuelle et reproductive au Burundi ? – Memisa

* Les fistules : une tragédie silencieuse pour des milliers de femmes – Memisa

 

 

 

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