« Le choix impossible des Congolais : rester chez soi et mourir de faim ou se déplacer et avoir le coronavirus »
« La situation en RD du Congo se détériore de jour en jour. Nous constatons une augmentation systématique du nombre de personnes atteintes du coronavirus. Pour l’instant, je ne vois pas de panique autour de moi, mais cela pourrait bientôt changer. Le gouvernement a pris des mesures strictes et c’est bien, mais le problème est que 95% de la population vit ici au jour le jour pour joindre les deux bouts. Une quarantaine stricte est donc impossible pour la plupart des Congolais. Ils ont le choix entre mourir de faim à la maison ou se déplacer et avoir le coronavirus, tomber malade et mourir dans le pire des cas« , explique le Dr Joseph Mukombozi en Haut-Uélé (nord-est de la RD Congo).
L’évolution rapide du Covid-19 en Afrique est inquiétante. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps avant d’agir. Bien que nous soyons très inquiets, chez Memisa nous essayons de garder espoir : nous pouvons encore changer le cours de cette épidémie. Comme en Europe, l’Afrique doit également mettre tout en œuvre pour aplatir la courbe, c’est-à-dire à réduire et ralentir le pic de patients infectés afin de ne pas surcharger les structures de santé.
Par conséquent, en tant qu’ONG médicale, nous devons réagir rapidement et déployer des ressources et des capacités supplémentaires :
- Sensibilisation. Pour que la population soit consciente de l’importance la situation, sans provoquer de panique inutile. Les mesures d’hygiène et l’importance de garder une certaine distance sont communiquées.
- Protection et prévention. D’une part, il est nécessaire de fournir au personnel médical un équipement spécifique pour prévenir l’infection (masques, gants, …). D’autre part, des équipements supplémentaires doivent être prévus pour assurer l’hygiène (savon, bidons d’eau avec robinet, gel désinfectant, …)
- Renforcement des soins de santé primaires. Le système de santé en RD du Congo est extrêmement fragile. Nous devons veiller à ce que le système ne s’effondre pas complètement à la suite de cette crise. Comment y parvenir ? En réorganisant les consultations, en veillant à ce que les patients soient correctement orientés et en empêchant les patients infectés d’entrer en contact avec le reste de la population. Nous nous efforçons de mettre en place un système de santé plus accessible, plus efficace et plus résistant.Former le personnel. Pour qu’il sache comment traiter les patients présentant des symptômes du coronavirus.
- L’équipement médical est nécessaire, tant dans les centres de santé que dans les hôpitaux.
Une catastrophe médicale et humanitaire
Début mars, l’épidémie d’Ebola, qui a duré 19 mois, a pris fin. Ce qui devrait être une bonne nouvelle a été vite éclipsé par une autre crise sanitaire. Cette épidémie de coronavirus prendra des formes différentes en Afrique qu’en Europe, pour différentes raisons. La population est plus jeune, mais il y a beaucoup d’autres facteurs de risque. Par exemple, une partie de la population est plus vulnérable en raison de la malnutrition et il y a plus de patients atteints du VIH dont la résistance est réduite.
Beaucoup de choses sont encore incertaines… Mais ce qui est sûr, c’est que si aucune mesure n’est prise, cela deviendra une catastrophe médicale et humanitaire. Parce que le taux de mortalité dû au coronavirus ne sera pas le seul à être élevé. Les effets secondaires sur la population non touchée peuvent être autant, voire plus nocifs, que l’épidémie elle-même. En effet, des établissements de santé surchargés rendront impossible le traitement de patients atteints d’autres maladies.
Le renforcement du système de santé
Memisa fait tout ce qui est en son pouvoir pour poursuivre ses programmes en cours afin de soutenir les communautés les plus vulnérables. Avec notre partenaire Médecins Sans Vacances, nous participons chaque jour au renforcement du système de santé et l’actualité nous fait réaliser à quel point c’est nécessaire.
La fragilité du système de santé rend difficile l’endiguement du coronavirus en RD du Congo. En raison d’un manque d’hygiène, le personnel médical court un risque élevé d’être infecté et les mesures à respecter – comme se laver régulièrement les mains avec du savon – sont difficiles à prendre lorsqu’il n’y a pas d’eau courante, et encore moins de savon. Nous devrons faire face à cette crise ensemble. Parce que le seul traitement dont nous disposons jusqu’à présent est la solidarité. Restons chez vous et faisons preuve de solidarité : faites un don !
Chaque don à partir de 40€ par an donne droit à une réduction fiscale.
Avec un don de 40€, vous ne payez en fait que 22€ pour 1 kit d’hygiène.
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