Dr. Sow de Guinée : « Les personnes atteintes de troubles mentaux n’ont rien à faire en prison. »
Memisa est membre de 11.11.11 et nous luttons ensemble contre l’injustice et pour un changement durable. Cette année, 11.11.11 met les ‘change makers‘ (acteurs du changement) à l’honneur. Pourquoi ? Parce qu’ils sont plus que jamais sous pression et qu’ils sont plus que jamais nécessaires pour provoquer le changement.
Le docteur Abdoulaye Sow, fondateur et directeur de l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée (FMG), est engagé dans le développement des soins de santé mentale dans son pays. « Nous devons respecter les gens tels qu’ils sont, quelles que soient nos différences. »
« Quand j’ai rencontré pour la première fois des malades mentaux, ce fut un choc émotionnel important « , dit le Dr Sow. « La façon dont ils sont traités est inhumaine. Ils sont enchaînés ou reniés par leur famille. C’est très choquant. »
En Guinée, les personnes atteintes de troubles mentaux font l’objet d’un grand tabou. Pour 12 millions d’habitants, il n’y a que cinq psychologues et un hôpital psychiatrique. « Puisqu’il n’y a pas de loi pour protéger ces personnes et que le gouvernement n’a pas réussi à s’en occuper, nous avons décidé, avec FMG et le soutien de Memisa, d’inclure les soins de santé mentale dans notre programme. Actuellement, dix centres de santé offrent ces services, mais il y a encore du travail à faire. Par exemple, il y a des malades mentaux en prison, un endroit où ils n’ont rien à faire. Ils se sont retrouvés là-bas sans enquête appropriée et sont traités comme des criminels. »
« La façon dont ils sont traités est inhumaine »
Dans un pays où 85% de la population est musulmane, le Dr Sow coopère avec les mosquées de certaines communautés. Dans les prières du vendredi, les imams demandent que les personnes atteintes de troubles mentaux soient respectées et non exclues. Le Dr Sow travaille également avec la radio et les journalistes pour qu’une plus grande attention soit accordée à leur protection sociale.
Le Dr Sow est-il fier du travail qu’il accomplit avec ses collègues ? Oui, mais sa fierté va principalement aux patients. « La façon dont ils reprennent le fil de leur vie après avoir été discriminés et stigmatisés : cela impose le respect ».
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