L’obésité, cet assassin silencieux : de la maladie de l’abondance à la maladie de la pauvreté
Pour la première fois en dix ans, le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde a de nouveau augmenté. Selon un rapport de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 821,6 millions de personnes (10,8 % de la population mondiale) n’ont pas assez de nourriture disponible, c’est environ 9 millions de plus qu’il y a un an. Non seulement les résultats de la lutte contre la faim stagnent, mais le nombre de personnes en surpoids continue d’augmenter.
Selon les Nations Unies, cette augmentation de la faim est due à des événements causés par les changements climatiques (tels que la sécheresse ou les inondations) et à l’augmentation des conflits violents. C’est le cas en RD du Congo. Suite aux conflits de ces dernières années, les gens ont fui leurs maisons et ont dû laisser leurs cultures derrière eux. Dans d’autres cas, les récoltes ont été détruites. En RD du Congo, les enfants de moins de cinq ans sont les plus grandes victimes.
En Europe, en revanche, plus de la moitié de la population souffre d’obésité.
Jusqu’à présent, l’idée commune est souvent que les enfants du Sud souffrent de malnutrition et que l’obésité atteint un pic dans le Nord. La réalité est en fait plus nuancée que cela…
Tout d’abord, la faim n’est pas nécessairement synonyme de malnutrition. Outre le manque de nourriture, un régime alimentaire trop peu varié entraîne également des problèmes de santé.
L’obésité est souvent considérée comme une maladie de l’abondance, mais force est de constater qu’elle est également en augmentation dans les régions plus pauvres (plus particulièrement en Asie et en Afrique). Dans une même communauté, la malnutrition et l’obésité se côtoient souvent. Parfois au sein d’une même famille. Une alimentation saine est en effet plus chère, ce qui oblige les familles à acheter des aliments moins sains.
En tant qu’ONG médicale, Memisa se bat pour l’accès à des soins de santé de qualité pour tous. Parce que la santé est un droit fondamental ! Le concept de santé va au-delà de l’absence de maladie, il englobe l’ensemble du bien-être physique et mental. Dans ce cadre, la nutrition tient un rôle très important.
Dès lors, Memisa soutient des ateliers dans lesquels des travailleurs communautaires enseignent aux parents comment cuisiner de manière équilibrée avec des produits locaux afin que leurs enfants reçoivent une nourriture variée et riche en vitamines.
Le surpoids est l’un des plus importants facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, mais aussi de diabète. C’est pourquoi Memisa travaille à la fois de manière préventive et curative et soutient le traitement des patients diabétiques en RD du Congo depuis 2008. Cela passe par la fourniture d’insuline, de seringues et de tests pour vérifier le taux de sucre dans le sang. La formation est elle aussi cruciale, afin que le personnel médical puisse (re)découvrir la maladie.
Avec ses partenaires, Memisa se concentre sur toutes les facettes des soins de santé : d’une part, en mettant en place des projets qui tentent de réduire les maladies infectieuses telles que la malaria ou la tuberculose. Mais d’autre part, il est important de ne pas perdre de vue les maladies chroniques telles que le diabète. Qu’il s’agisse de la malnutrition, des maladies cardiovasculaires ou du diabète, la pauvreté est un facteur de risque important. Les plus pauvres mangent mal, souffrent de stress et n’ont pas toujours accès aux soins de santé. Memisa reste donc fidèle à sa mission principale : « améliorer l’accès aux soins de santé de base pour les plus vulnérables« .
Annelies Van Erp, Memisa
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