La pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement qui en ont découlé ont eu un impact significatif sur la santé mentale. Seul.e.s à la maison, privé.e.s de relations sociales, de nombreuses personnes ont développé du stress chronique ou des troubles anxieux, voire dépressifs. Nous avons alors commencé à parler un peu plus facilement de santé mentale autour de nous. En impactant gravement nos santés physiques et mentales, la pandémie eu comme mérite d’ouvrir la discussion sur les troubles mentaux et de libérer la parole à leur sujet.
Libérer la parole sur la santé mentale dans le monde
Dans cet article, nous souhaitons poursuivre la discussion et mettre en lumière la nécessité d’une prise en charge de la santé mentale à l’échelle mondiale. En effet, les problèmes de santé mentale ne se limitent évidemment pas aux pays occidentaux. Nous pouvons toutes et tous, à un moment de notre vie, souffrir de traumatismes et de souffrances psychologiques, où que nous habitions.
Malheureusement dans certains pays, ces troubles restent largement méconnus. La population a peu d’informations sur la santé mentale et les professionnels de santé ne sont pas toujours formés pour aider correctement les patients en souffrance. En Guinée par exemple, pays de plus de 12 millions d’habitants, il n’y a que cinq psychologues et un seul hôpital psychiatrique pour répondre aux besoins de la population !
Travailler avec les familles
En Guinée, les familles sont en première ligne pour aider leurs proches atteints troubles mentaux. Mais sans connaissance de l’existence de traitements adaptés, les communautés sont totalement démunies face aux comportements inexpliqués de leurs proches. Les esprits, le mauvais sort sont parfois invoqués.
Mariama a souffert d’une psychose post-partum, après la naissance de son premier enfant. La psychose post-partum est un trouble psychiatrique grave qui survient dans les premières semaines suivant l’accouchement. Elle est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge spécialisée et immédiate. Ces informations, ainsi qu’un traitement, Mariama les a découverts en allant au centre de santé. Mais la route pour se rendre au centre médical a été longue. Quand Mariama a commencé à agir étrangement, puis violemment, ses parents ont pris la lourde décision de l’enchaîner dans la maison familiale. Ils pensaient agir ainsi dans son intérêt, pour la protéger d’elle-même. Il a fallu la visite d’un agent communautaire dans le village pour que Mariama et sa famille fassent appel à un infirmier spécialisé.
« J’ai vécu des moments très difficiles. Quand j’ai commencé à devenir agressive, ma famille m’a enchaînée pour m’empêcher de me faire du mal. Un jour, un agent communautaire est passé au village. Il a convaincu mes parents de m’emmener au centre de santé. Là-bas, on m’a écoutée et on m’a donné un traitement. Depuis, je me sens beaucoup mieux et ma famille est là pour me soutenir. »
Mariama
Ce que fait Memisa pour la santé mentale en Guinée
Memisa, en collaboration avec son partenaire guinéen Fraternité Médicale Guinée (FMG), œuvre en faveur de la santé mentale dans plusieurs centres de santé en Guinée. Nous agissons, entre autres pour que ces centres de santé soient de véritables lieux d’accueil, d’écoute et de traitement des troubles mentaux. Cela passe par :
- La formation des médecins généralistes, sages-femmes, infirmières et infirmiers. Une fois sensibilisés et formés en santé mentale, les prestataires des centres de santé peuvent identifier les cas qui nécessitent des traitements spécifiques. Ils sont également capables d’offrir des soins adaptés à ces patients.
- L’appui aux agents de santé communautaire. Les agents sont des membres de la communauté. Ils ont été formés et réalisent des visites à domicile et des séances d’écoute avec les habitants. Ils sont les mieux placés pour identifier les personnes vulnérables et les aiguiller vers un centre de santé. Les agents sensibilisent également leur entourage pour qu’ils comprennent mieux ce qu’est la santé mentale et les défis qui y sont liés.
- La fourniture en médicaments pour les centres de santé et attention portée aux structures. Nous veillons à ce que des médicaments pour les troubles de santé mentale soient disponibles dans les centres médicaux. Nous faisons aussi en sorte que les infrastructures soient accueillantes pour les malades et qu’elles bénéficient d’eau courante et d’électricité.
Ce projet d’appui à la santé mentale est en partie soutenu par les grands donateurs de Memisa. Découvrez ici d’autres projets menés par notre partenaire FMG en Guinée.
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