Pour une prise en charge de l’épilepsie en Guinée Conakry
L’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Dans beaucoup de pays, comme en Guinée Conakry, cette maladie neurologique est encore associée à la sorcellerie. Les personnes épileptiques sont exposées à l’exclusion et la discrimination. Pourtant, des traitements efficaces existent. Memisa et Fraternité Médicale Guinée agissent pour que l’épilepsie soit reconnue en Guinée et que des traitements soient disponibles.
Qu’est-ce que l’épilepsie ?
L’épilepsie est une affection chronique du cerveau. Elle se définit par la survenue de crises épileptiques, soudaines et imprévisibles. Ces crises sont dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Elles se concrétisent de manières très différentes d’une personne à l’autre, pouvant se résumer à une suspension de la conscience de quelques secondes, des mouvements involontaires ou une perte de connaissance avec convulsions1. Bien que l’épilepsie ne puisse pas être guérie, elle peut généralement être contrôlée avec un traitement approprié.
L’épilepsie concerne plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et près de 80 % des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée-Conakry, Memisa et l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée agissent pour que les personnes épileptiques aient accès à des soins appropriés.
L’épilepsie fait l’objet de nombreuses croyances, partout dans le monde
Dans de nombreux pays, l’épilepsie, comme les maladies mentales, est encore considérée comme une maladie incurable, un sort jeté par les dieux ou un envoûtement. C’est le cas en Guinée Conakry mais également plus près de chez nous. Ainsi, en 2016, la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie dressait un constat étonnant : 9% des Français interrogés pensaient encore que les causes de cette maladie sont surnaturelles, 26% s’imaginent qu’elle est liée à une bactérie. Pourtant, l’épilepsie est bien une affection neurologique, facilement prise en charge avec des traitements appropriés.
En Guinée Conakry, beaucoup de personnes épileptiques sont exclues de la société
En Guinée, beaucoup de personnes craignent les porteurs d’épilepsie. Par peur de l’envoûtement ou de la contamination, les communautés rejettent les malades. La plupart des personnes épileptiques perdent leur travail, et les enfants ne peuvent plus retourner à l’école.
Formation, sensibilisation et traitement adapté : les 3 piliers de Memisa pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie
Memisa et Fraternité Médicale Guinée appuient dans un premier temps la formation du personnel de santé. Pour que chaque infirmier sache poser le diagnostic de l’épilepsie et offrir à ses patients des soins adaptés.
Nous formons également des agents communautaires. Ce sont des bénévoles de la communauté qui discutent avec les familles. Lorsqu’ils repèrent un cas d’épilepsie, ils peuvent les orienter vers le centre de santé en cas de besoin. Ces hommes et ces femmes sont un soutien précieux. Ils sensibilisent également la communauté pour que les personnes épileptiques ne soient plus pointées du doigt.
Nous approvisionnons enfin les centres médicaux en médicaments et traitement antiépileptiques.
Témoignage d’Oumar, patient épileptique à Télimélé
Oumar a 29 ans. Il a quitté les bancs de l’école quand il avait 10 ans, car ses crises répétées faisaient peur aux élèves et aux professeurs. Ses parents ont eu plusieurs fois recours à la médecine traditionnelle, sans résultats. Après une visite de l’Agent Communautaire dans leur village, les parents d’Oumar ont accompagné leur fils au centre de santé de Télimélé. Là-bas, il a été accueilli par le personnel de santé et a reçu des médicaments antiépileptiques. Après quelques mois de prise en charge, son état de santé s’est beaucoup amélioré. Sa maman témoigne :
« Avant de venir au centre médical, j’avais déjà donné trois chèvres à un guérisseur traditionnel pour qu’il soigne mon enfant, sans amélioration de son état (ndlr : les chèvres valent environ 200€ chacune. Les médicaments ont beaucoup soulagé mon garçon. Aujourd’hui, il nous aide à faire les travaux aux champs, il a des amis et se débrouille seul. »
En Guinée Conakry, les patients épileptiques ont droit à vivre leur vie comme ils l’entendent ainsi qu’ à un traitement de qualité. Memisa et Fraternité Médicale Guinée travaille au quotidien pour lever les tabous au sujet de cette maladie et offrir au patient des solutions abordables.
Vous aussi aidez Memisa et Fraternité Médical à soutenir les patients épileptiques |
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