« L’émancipation des femmes est un élément clé du développement durable. » Le Dr Juste Momboto, coordinateur régional de Memisa à Gemena (RD du Congo) en est convaincu. Le mois dernier, il a participé à une session de sensibilisation pour les écolières et les mamans liées à la communauté religieuse. Les leaders d’opinion et les garçons étaient aux aussi invités afin de discuter et d’échanger sur le concept de genre et le rôle des femmes dans la société.
Les hommes comme alliés
Ces séances de sensibilisation contribuent à faire évoluer les mentalités. Les différentes femmes qui ont pris la parole ont clairement indiqué que cela reste nécessaire et qu’une femme est bien plus qu’une mère et/ou une épouse.
« Il y avait aussi quelques hommes présents, mais moins que nous l’aurions souhaité », a déclaré le Dr Juste. « Nous pensons qu’il est important d’impliquer les hommes, tout autant que les femmes. Les hommes doivent eux aussi être convaincus qu’il est dans leur intérêt que les femmes aient les mêmes droits en matière d’éducation et de travail, par exemple. »
Divers sujets ont été abordés, comme le planning familial. Les enquêtes montrent que 30 % des filles de 15 ans ont des relations sexuelles, souvent non protégées. Elles se font sans connaissance de la contraception et sans être pleinement conscientes des conséquences qu’une grossesse peut avoir à un jeune âge. Outre les risques médicaux, il y a aussi des conséquences sociales, comme le fait de devoir abandonner l’école prématurément.
Ces sujets peuvent donner lieu à des conversations délicates. Certaines mères et filles ont par exemple posé des questions sur la façon dont la foi et surtout la Bible considèrent la contraception. Chaque formateur est bien entendu préparé à de telles questions. Ils expliquent alors que la société actuelle évolue et que le contexte contemporain n’est pas le même que celui de la Bible.
Être mère et devoir gérer une maison, c’est un deuxième métier en soi
« En tant que femme active, tout n’est pas toujours facile », explique Blanche Mbembo. Blanche est responsable de la maternité de l’hôpital général de Budjala. |
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« Lorsque mon service est terminé, il faut encore en moyenne une à deux heures de plus avant que je puisse rentrer chez moi, car je dois m’assurer que les infirmières en poste à ce moment-là disposent des informations nécessaires au bon déroulement du service. Quand je rentre à la maison, il y a ensuite beaucoup de tâches qui m’attendent. Heureusement, j’ai une fille qui m’aide à faire la cuisine. Mais à côté de ça, il y a tant d’autres tâches ménagères. Mon mari travaille, mais il est souvent à la maison plus tôt que moi. Il pourrait prendre en charge certaines tâches ménagères, mais ce n’est pas le cas pour le moment. Le travail d’une mère est comme un second emploi. À l’avenir, j’essaierai d’expliquer certaines choses à mon mari pour qu’il puisse me soutenir et voir que toute la famille profite du fait de faire les tâches ménagères ensemble. »
« Parfois, je ne suis pas autorisée à effectuer certaines tâches, parce que je suis une femme »
Malabe Martine est responsable des finances de l’hôpital. Elle aussi rencontre régulièrement des obstacles du seul fait qu’elle est une femme. « Parfois, je ne suis pas autorisé à effectuer certaines tâches. Par exemple, je ne peux pas me rendre dans un centre de santé pour discuter des problèmes de gestion, juste parce que je ne peux pas conduire une moto. Il est vrai que dans ce pays, peu de femmes conduisent des motos. Mais quand un homme ne peut pas conduire une moto, ils le laissent y aller quand même. Avec un chauffeur… » |
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